38. Col de Vence

Résumé ] 1. Introduction ] 2. Fuseaux horaires ] 3. Heure d'été ] 4. Mouvement lune soleil ] 5. Eclairage de la lune ] 6. Lune sous l'horizon ] 7. Soleil sous l'horizon ] 8. Photométrie ] 9. Lune et soleil sous l'horizon ] 10. Pic ovni ] 11. La technologie des plasmas ] 11b. Modèle théorique ] 11c. Plasmas pulsés ] 12. Ballons dirigeables ] 13. Le debunking ] 14. Sélection des cas ] 15. Pré-étude ] 16. Année 1946 ] 17. Année 1954 ] 18-24. Années 1967 à 1989 ] 25. Le 5 novembre 1990 ] 26-35. Années 1991 à 1997 ] 36. Août 1998 ] 37. Synthèse vagues d'ovnis ] [ 38. Col de Vence ] 39. Cuincy ] 40. Dommages physiques ] 41. Skytracers ] 41b. Fontenay-Trésigny ] 42. Cas d'enlèvement ] 42b. Haravilliers ] 43. Rencontres dans le ciel ] 43b. Crash du Vol TWA 800 ] 44. Lune et soleil impliqués ] 45. Cas connus ] 46. Statistiques ] 47. Cas éliminés ] 48. Poursuite de la recherche ] 49. Autres études ] 50. Conclusion ]

o v n i s  :   l ' a r m é e   d é m a s q u é e

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38. Région du Col de Vence

La région du Col de Vence, dans le département des Alpes-Maritimes, est un peu notre Groom Lake national, bien qu’il ne s’agisse pas d’un site militaire, même si le camp de Canjuers se trouve à une cinquantaine de kilomètres. Il semblait intéressant d’examiner les phénomènes lumineux qui s’y produisent régulièrement dans le ciel. Cette région étant très accidentée, on pouvait espérer assister là-bas à des phénomènes OVNI pour lesquels la lune est basse sur l’horizon et masquée par le relief. Sauf omission de notre part, tous les cas présentés dans les N° 295 à 350 de la revue LDLN ont été traités, à l’exception bien sûr des cas avec date ou heure inconnue, qui sont malheureusement très nombreux. Il semble après un réexamen approfondi qu’un certain nombre de cas soient issus d’une méprise avec un ou plusieurs satellites (voir annexe E § I).

Le détail des cas étudiés se trouve en annexe B § XXIV.

On a rencontré 4 effets ECL sur les 25 cas retenus pour les statistiques, soit 16% des cas, mais deux des effets ECL se sont ultérieurement révélés devoir être imputés au passage d’un triplet de satellites (voir annexe E § I), un autre serait dû à une méprise avec un satellite en rotation, tandis que le quatrième semble concerner la chute d’une météorite dans la mer. Le nombre d’effets ECS (24%) est plus faible que sa probabilité naturelle de 35%. C’est la seule fois au cours de cette étude où ce phénomène se produit pour un lot de cas dont les dates et heures sont diverses, hormis les cas à ciel couvert où nous verrons que c’est normal puisque les nuages rendent caduc l’effet ECS. Cela est peut-être dû au fait que le relief accidenté permet ici de générer la plupart des apparitions à partir du sol. On peut aussi s’étonner de l’apparente abondance de cas qui se produisent par nuit noire, sans doute imputable à plusieurs méprises avec des satellites.

Gréolières (Alpes-Maritimes), 7 mars 1994

Lumière très brillante dans le ciel à l’aplomb d’un pylône EDF ce qui suggère un pré-debunking. Sur le schéma présenté page 27 du N° 324 de LDLN, les 5 points lumineux observés sont dessinés de 2 à 4 cm au-dessus des sommets montagneux qui forment l’horizon. Puisqu’ils se découpent au-dessus des montagnes, on pourrait donc penser a priori qu’ils ne peuvent être dans le cône d’ombre généré par celles-ci (cf ovni 1 de la fig. 38-a). En réalité, on ne connaît pas la distance de l’ovni et celui-ci est peut-être beaucoup plus près et beaucoup plus petit qu’il ne paraît (cf ovni 2). Il pourrait donc être inclus dans le cône d’ombre généré par la montagne.

Fig. 38-a : variante du cas NC2
                                                            

Plus généralement, lorsque l’ovni semble loin mais que l’on observe un effet d’origine électromagnétique sur le témoin (perte temporaire de l’ouïe, sensation de fatigue ou de chaleur…), ce qui semblerait être le cas ici, on peut légitimement supposer que l’ovni est beaucoup plus proche qu’il ne paraît. La même remarque s’applique lorsqu’un " énorme " ovni apparemment lointain n’a été vu que par le témoin malgré la présence d’autres témoins potentiels alentour. Voir à ce sujet le cas de Pazayac de la vague du 5 novembre 1990 présentée ci-dessus § 25. Pour contourner cette illusion d’optique, le témoin devrait se déplacer de quelques mètres sur le côté lors de l’observation de façon à vérifier que l’ovni n’est pas alors animé d’un mouvement apparent dans le sens contraire, ce qui trahirait sa proximité. Pour éviter que ce stratagème optique ne soit découvert, les auteurs de l’ovni auraient donc intérêt à le faire bouger horizontalement, contrecarrant ainsi la tentative de triangulation du témoin. Or c’est justement ce qui se produit dans le cas étudié ici, ainsi qu’à Pazayac. Ainsi, lorsqu’un témoin mentionne un mouvement horizontal de l’ovni, il faudrait dorénavant soupçonner un tel stratagème, même s’il n’a bien sûr aucune raison d’être systématique.

Notons pour le cas de Gréolières que l’ovni lointain très brillant peut l’être beaucoup moins s’il est en réalité très proche, s’accommodant ainsi d’un effet de contraste ECL très faible produit par une lune éclairée à ~22% par le soleil.

Ce cas nous donne aussi l’occasion d’étudier la relation entre le phénomène observé et le témoin. Nous avons vu dans la présentation des différents cas types de tir d’ovni qu’il peut être parfois nécessaire d’attirer l’attention du témoin lorsque l’ovni doit apparaître précisément au moment où la lune se trouve à la bonne hauteur angulaire sur l’horizon, ce qui ne dure que quelques minutes. Dans le cas présent, le témoin dort chez lui et se réveille à 04:30C du matin au moment où la lune se lève et où se produit le phénomène. On peut légitimement se demander ce qui l’a poussé à se réveiller à cet instant précis. Est-ce un bruit suspect qui l’a inquiété du fait que quelqu’un avait déjà essayé de lui voler sa voiture la nuit précédente ? C’est ce que suggère le compte rendu d’enquête. Dans ce cas, la tentative de vol et le bruit en question font peut-être partie de la mise en scène pour s’assurer que le témoin assistera bien à l’apparition d’ovni qui lui est destinée.

Enfin, dernière remarque, le phénomène se produit deux fois à l’identique, à 20 minutes d’intervalle. Il serait intéressant de vérifier sur le terrain si c’est précisément à ces deux moments que la lune montante fut masquée par la montagne. Y a-t-il à l’azimut 122° et 125° deux sommets différents, le deuxième étant plus haut que le premier ? On observe effectivement sur la carte ces 2 sommets aux bons azimuts, mais ils sont moins hauts d’une cinquantaine de mètres que le village de Gréolières qui est lui-même situé à flanc de montagne. On se demande donc ce qui pouvait bien cacher la lune au témoin qui précise qu’il ne la voyait pas. Cela nous conforte dans l’idée que l’étude de l’intervention du relief ne peut être vraiment fiable que si c’est l’enquêteur sur le terrain qui la réalise, en se postant au lieu précis de l’apparition de l’ovni s’il est connu, et en mesurant la hauteur angulaire du relief en direction de la position qu’occupait la lune lors de cette apparition. Si des contradictions avec le témoignage apparaissent alors, elles peuvent encore être résolues à ce stade de l’enquête. Dans le cas présent, on peut se demander si le témoin n’habite pas en fait dans la vallée, au pied du village de Gréolières, et non à Gréolières même.

Saint-Barnabé, Vence (Alpes-Maritimes), 7 juillet 1994

3 étoiles en ligne se déplaçant horizontalement. Silence anormal, où même les voix des témoins paraissaient feutrées, ce qui confirme qu’il s’agit bien d’un effet produit sur la perception auditive des témoins, selon toute vraisemblance par un champ électromagnétique agissant sur leur cerveau. On retrouve un témoignage similaire pour un cas survenu le 1er novembre 1982 à Andon [LDLN N° 346 p. 7] où les témoins constatèrent que " la voix ne portait plus, comme quand on parle dans une enceinte insonorisée " et que, n’entendant plus le bruit de leur moteur, " c’était comme dans du coton ". L’effet ECL est ici inopérant car la lune est presque noire, mais ce cas peut malgré tout être retenu pour les statistiques d’ECL. Il s’agit alors du cas naturel d’ECL qui se produit une fois sur 17. Sur 10 effets ECS cumulableECL conjugués rencontrés au cours de cette étude hors vague du 5 novembre 1990, ce cas est le seul pour lequel la lune soit du mauvais côté, de telle sorte que l’effet EC2 est absent.

NB : une ré-étude ultérieure de cette observation a permis d’identifier l’ovni comme étant un triplet de satellites militaires NOSS 2-2 (voir annexe E § I). Comment expliquer alors la présence d’un silence anormal " extraordinaire et presque effrayant " et la voix feutrée des témoins ? L’un d’entre eux nous a contacté par la suite et a clairement contesté cette perturbation auditive, ce qui montre en tout état de cause qu’il s’agissait d’un phénomène subjectif.

De Caille à Gréolières, 5 août 1994

Grosse boule blanche au-dessus de la crête, trait lumineux et flash. C’est la plus longue observation de notre étude avec celle du golf de Wash (Angleterre). La présence d’une parabole de relais hertzien (ou d’un panneau solaire ?) à proximité du phénomène suggère un pré-debunking, cette parabole pouvant être soupçonnée de réfléchir le soleil qui se couchait à l’opposé. Le fait que l’apparition ait débuté en milieu d’après-midi suggère un tir à partir du sol, d’autant plus nécessaire que l’énergie consommée pour maintenir l’ovni visible durant 7 heures consécutives a dû être considérable. Les effets ECS diurne et nocturne ne furent donc probablement pas exploités et le tir eut sans doute lieu à partir de la crête, juste en dessous de l’ovni.

La Moulière, Grasse (Alpes-Maritimes), 9 août 1994

Grosse étoile clignotante. L’heure n’est pas indiquée avec précision. Ce phénomène semble avoir eu lieu de façon à être visible par Joël Mesnard, directeur de la revue LDLN, lorsqu’il dîna au restaurant le soir de son arrivée sur les lieux pour enquêter : il s’assit le dos à la fenêtre et son vis-à-vis l’invita à se retourner pour voir l’ovni. S’il ne s’agit pas ici d’une méprise avec la planète Jupiter (dont il resterait à expliquer le clignotement régulier passant durant 5 minutes par ~5 minima " rigoureusement nuls "), cette coïncidence suspecte pourrait suggérer que quelqu’un au courant de cette visite et de son motif informa les auteurs de l’ovni. C’est évidemment une hypothèse délicate à examiner. L’ensemble des manifestations du Col de Vence suggère plus généralement que les témoins sont écoutés, peut-être à l’aide de micros canons longue portée implantés sur les sites où les observateurs se réunissent régulièrement.

Il nous semble vraisemblable que les auteurs d’ovnis soient abonnés à la revue LDLN, dont ils peuvent apprécier à la fois le sérieux et la tendance à favoriser l’hypothèse extraterrestre ou paranormale (cela leur permet d’obtenir un retour d’information intéressant, et l’on peut d’ailleurs penser que notre étude retiendra leur attention !). C’est peut-être la raison pour laquelle le directeur de la revue est ici gratifié d’une apparition d’ovni. En outre, un témoin chez qui il se rendait en 1989 observa un ovni quelques heures seulement avant son arrivée [LDLN N° 332 p. 34], et on pourrait citer 4 circonstances supplémentaires où son épouse ou lui-même furent impliqués dans un événement à caractère ufologique, entre 1976 et 1998. On peut regretter de ne trouver nulle relation dans LDLN de ces événements dont certains sont pourtant particulièrement remarquables, mais rien ne fut publié à leur sujet de peur de susciter l’incrédulité du fait de la fonction de Joël Mesnard. Cela n’aurait en outre pas manqué de nourrir les sarcasmes des " debunkers ", surtout si ces événements étaient assortis d’un piège à retardement, comme c’est l’usage pour les ufologues que les auteurs d’ovnis cherchent à décrédibiliser. Citons pour mémoire le cas récent de Jacques Vallée, un chercheur pourtant averti de ce genre de manipulation, qui publia en 1994 dans le " Journal of scientific exploration ", revue à comité de lecture de Peter Sturrock, un témoignage sur l’expérience de Philadelphie qui, malgré la crédibilité apparente du témoin, se révéla " bidon " par la suite. Jacques Vallée et la revue en question perdirent du même coup leur crédibilité auprès de la communauté ufologique. Cela étant, Joël Mesnard n’est pas le seul ufologue à voir des ovnis puisque Gilbert Schildknecht par exemple fut lui-même honoré de l’apparition dans le ciel d’une boule de feu, le 1er avril 1997, cette date constituant en elle-même un bon pré-debunking ! [LDLN N° 343 p. 32]. Les ufologues qui se rendent au Col de Vence ont souvent droit eux aussi à une apparition.

Col de Vence, 27 février 1998

Petite sphère rouge orange se déplaçant vers la gauche, le long de la crête, puis vers le zénith. Silence total. Le phénomène lumineux était-il proche des observateurs et donc petit ? Les témoins effectuaient une veille d’observation au Col de Vence et leur attente de voir un ovni était manifeste. Certains d'entre eux furent déçus d’avoir raté la première apparition (qui fut identifiée ultérieurement comme étant celle du triplet de satellites NOSS 2-3 – voir annexe E § I). La deuxième apparition eut-elle lieu pour les consoler ? Cela sous-entendrait une fois de plus que les auteurs de l’ovni écoutaient la conversation des témoins.

Outre les apparitions lumineuses observées dans cette région, on constate que le phénomène OVNI s’en prend parfois aux voitures des visiteurs. Plusieurs pare-brise ont été brisés par une pierre apparemment tombée du ciel (usage d’un lance-pierre ?) et une voiture a été incendiée. On rapporte aussi de nombreuses pluies de pierres incompréhensibles. Comme par représailles, ces phénomènes semblent plutôt viser les observateurs qui affichent trop ouvertement leur incrédulité face à l’étrangeté de la situation. La plaisanterie est alors plutôt de mauvais goût. Ce fut le cas pour ce témoin du 13 décembre 1997 dont le flash explosa dans un bruit assourdissant après que son appareil photographique se fut bloqué. Il ne fut heureusement pas blessé [LDLN N° 347 p. 22]. On sait que les militaires utilisent des rayons électromagnétiques pour détruire l’électronique des équipements ennemis à distance... Les enquêteurs notent parfois des mouvements dans les fourrés alentour ainsi que des bruits de communication radio. Le terrain est malheureusement tellement accidenté et caillouteux qu’il leur est impossible de se précipiter vers la source de ces bruits pour en identifier l’origine (voir fig. 38-b). Les manipulateurs ont donc choisi un terrain approprié. Une analyse récente laisse cependant supposer qu’il pourrait aussi exister une forte perturbation naturelle du champ géomagnétique local.

Fig. 38-b : région du Col de Vence (photo Joël Mesnard)
                                                            

Une pierre chaude fut un jour trouvée sur le siège avant d’une voiture d’un des enquêteurs dont toutes les vitres étaient fermées. Certains en conclurent un peu hâtivement que la pierre avait dû passer à travers le toit et qu’il s’agissait d’un phénomène de poltergeist. Cependant, cette voiture n’était pas fermée à clé et elle était garée à proximité d’une autre voiture appartenant à des gens de passage qui fut quant à elle endommagée par plusieurs chutes de pierres. Ne faudrait-il donc pas plutôt en conclure que ces inconnus garés à proximité participaient à cette mise en scène, que c’est eux qui placèrent la pierre chaude sur le siège, et que leur voiture fut endommagée pour mieux les innocenter ? Cela confirmerait l’idée que les manipulateurs se donnent les moyens de parvenir à leurs fins, que ces moyens sont importants et qu’ils permettent de mettre en œuvre une supercherie sophistiquée.

Que penser dans tout cela du rôle ambigu tenu par Pierre Beake, le principal " animateur " des activités ufologiques de la région de Vence ? Il faut avant toute chose souligner que c’est à son assiduité depuis de nombreuses années que l’on doit la renommée des phénomènes qui se produisent au Col de Vence. Mais voici ce qu’en dit Joël Mesnard dans le N° 346 de la revue LDLN [p. 10] :

" Lorsqu’on aborde une affaire aussi complexe, il est difficile de ne pas succomber à la tentation des interprétations simplistes. J’ai plus d’une fois entendu dire, avec beaucoup de légèreté, que tout cela était l’œuvre de Pierre Beake. C’est une hypothèse que, comme tout le monde, j’ai envisagée, parce qu’il est impossible de ne pas en arriver là à un moment ou à un autre. […] Et puis j’ai pris un peu de recul, j’ai considéré non pas tel ou tel détail (qu’il est trop facile de juger accablant), mais l’ensemble du problème, et mes doutes se sont vite dissipés […]. "
                                                  

S’il est vrai que l’on pourrait soupçonner Pierre Beake, éventuellement assisté de complices, d’être parfois à l’origine de certains des phénomènes rapportés par les témoins, il n’en demeure pas moins que la majorité des manifestations observées semble échapper largement à son contrôle de par leur sophistication. Peut-être Pierre Beake en rajoute-t-il un peu pour épaissir un mystère qui existerait de toute façon sans lui, afin de mieux se l’approprier, mais cela ne semble pas devoir remettre en cause notre analyse des phénomènes lumineux observés dans la région.

Notons pour terminer que des groupes sectaires pro-extraterrestres ont évolué durant plusieurs années autour du Col de Vence et que 2 femmes y ont été récemment retrouvées assassinées, à un an d’intervalle. Enfin, depuis quelque temps, les incendies se sont multipliés. On le voit, le Col de Vence est donc un site peu propice au tourisme ufologique.

  
                 

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