III. Le problème du soleil

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o v n i s  :   l ' a r m é e   d é m a s q u é e

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III. Le problème du soleil

Suite à la relecture de la première version de cet ouvrage, Gilles Munsch du CNEGU a formulé un certain nombre de commentaires critiques, notamment concernant la variation de la durée du crépuscule en France, selon la saison et la localisation géographique. L’allongement du crépuscule au printemps et en été ou lorsque l’on monte vers le nord favorise en effet l’apparition de l’effet ECS, et il fallait donc vérifier que notre échantillon de cas était équilibré entre les périodes printemps/été et automne/hiver ainsi qu’entre le nord et le sud de la France de façon à ne pas favoriser ou défavoriser indûment l’apparition de l’effet ECS.

Pour ce faire, nous avons examiné la date et la latitude des 253 cas de notre étude répondant aux critères suivant : cas français, nocturne, non éliminé, survenu par temps clair, hors vague du 5 novembre 1990. Les données sont présentées dans le tableau ci-dessous.

Les cas à cheval sur 2 jours ont été comptabilisés à la date du premier jour et les cas à coordonnées doubles ont été comptabilisés à la première latitude, ce qui ne portait pas à conséquence.

* Paragraphe de l’annexe B.

Pour l’examen de la répartition des cas entre les périodes printemps/été et automne/hiver, les cas ont été triés par date puis regroupés en 12 catégories de 30 ou 31 jours qui ne coïncident pas exactement avec chaque mois :

'janv' : 21 décembre < j ≤ 20 janvier
'fév' : 20 janvier < j ≤ 19 février
'mars' : 19 février < j ≤ 20 mars

~équinoxe de printemps 

'avr' : 20 mars < j ≤ 20 avril
'mai' : 20 avril < j ≤ 21 mai
'juin' : 21 mai < j ≤ 21 juin
'juil' : 21 juin < j ≤ 22 juillet
'août' : 22 juillet < j ≤ 22 août
'sept' : 22 août < j ≤ 22 septembre

~équinoxe d’automne 

'oct' : 22 septembre < j ≤ 22 octobre
'nov' : 22 octobre < j ≤ 21 novembre
'déc' : 21 novembre < j ≤ 21 décembre

La répartition des cas est présentée fig. III-a. On obtient 94 cas pour la période printemps/été et 159 cas pour la période automne/hiver. La moyenne étant de 126,5 cas (253/2), cela représente 32,5 cas (12,8%) en excédent sur la période défavorable à l’apparition de l’effet ECS.


Fig. III-a

On note incidemment que ces résultats confirment l’augmentation d’activité du phénomène OVNI au mois d'octobre (avec 63 cas contre ~21 en moyenne – 63 cas et non 59 puisque le mois d’octobre ne coïncide pas tout à fait avec la catégorie ‘oct’ de la figure III-a). Cette augmentation d’activité avait déjà été mise en évidence par Claude Poher en 1973 à la suite d'une étude statistique portant sur 1000 observations. Le mois d’août est toutefois lui aussi très actif selon notre étude, avec 57 cas comptabilisés.

Pour l’examen de la répartition des cas entre le nord et le sud de la France, les cas ont été triés par latitude puis regroupés en 12 catégories de 1 degré de latitude, sachant que la ville de Saint-Amand-Montrond (Lat. 46° 43' soit 46,72°) est au centre géométrique de la France :

'42' : 41,72° ≤ Lat. < 42,72°

'46' : 45,72° ≤ Lat. < 46,72°

~Saint-Amand-Montrond 

'47' : 46,72° ≤ Lat. < 47,72°

'51' : 50,72° ≤ Lat. < 51,72°

La répartition des cas est présentée fig. III-b. On obtient 141 cas pour le nord de la France et 112 cas pour le sud. La moyenne étant de 126,5 cas, cela représente 14,5 cas (5,7%) en excédent sur la localisation géographique favorable à l’apparition de l’effet ECS.


Fig. III-b

Ainsi donc, concernant la répartition sur l’année des cas étudiés, nous avons sélectionné 12,8% de cas en excédent sur la période automne/hiver qui est défavorable à l’apparition de l’effet ECS. Concernant la répartition en France des cas étudiés, nous avons sélectionné 5,7% de cas en excédent au nord de la France qui est favorable à l’apparition de l’effet ECS. Globalement, ce léger déséquilibre dans le choix des cas étudiés semble donc défavorable à l’apparition de l’effet ECS. Cependant, si on peut considérer sans trop de risque d’erreur qu’un cas situé au sud de Saint-Amand-Montrond équilibre un cas situé au nord et qui en est éloigné d’autant de degrés de latitude, il n’en est pas de même pour les cas survenus en période automne/hiver ou printemps/été. En effet, la probabilité la plus faible de l’effet ECS qui est calculée pour le point le plus au sud de la France au solstice d’hiver s’établit à ~23%. Mais on a vu au § 7 de la deuxième partie de cette étude que l’effet ECS peut atteindre 100% de la durée de la nuit dans le nord de la France aux alentours du solstice d’été, lorsque le soleil ne descend pas en dessous de -18° la nuit. Ainsi, en calculant et en vérifiant par sondage une probabilité de l’effet ECS de 35% sur l’année à la latitude de Saint-Amand-Montrond, nous avons seulement montré que la probabilité de l’effet ECS est inférieure à 35% au sud de cette ville. Nous ne sommes pas en mesure de calculer avec précision la probabilité de l’effet ECS sur l’année dans toute la France même si nous pensons qu’elle s’établit à environ 45%. De même, nous pensons en seconde analyse que la probabilité de l’effet EC2 devrait évoluer de 1/170 (1/17 x 1/5 x ½) à 1/136 (1/17 x ¼ x ½).

Mais plutôt que de reprendre nos calculs avec ces estimations qu’il nous faudrait alors expliciter plus en détail, il nous semble qu’une objection déjà formulée aux § 36 et 46 de la deuxième partie nous invite à abandonner le calcul de la probabilité de l’effet ECS et de celle de l’effet EC2 qui y est liée. Cette objection était formulée ainsi :

" […] l’effet ECS étant par définition lié au coucher et au lever du soleil, astre dont le mouvement est lui-même fortement lié à l’activité humaine, on peut craindre une influence possible de ce lien sur la corrélation recherchée entre le mouvement du soleil et les observations d’ovnis. Par exemple, on peut supposer que les humains sortent moins en pleine nuit que lorsque le jour décline […] ce qui diminue ainsi le nombre de témoins potentiels […]. "

L’abandon du calcul de la probabilité de l’effet ECS et EC2 ne signifie pas que ces effets lorsqu’ils sont présents ne sont pas exploités par les créateurs d’ovnis, mais plutôt que leur présence apparemment excessive pourrait n’être qu’un phénomène naturel. Toutefois, nous notons que l’effet EC2 (soleil entre -8° et -18° sous l’horizon, lune entre 2° et -4° à l’horizon opposé) apparaît 7 fois sur les 264 cas étudiés alors qu’une configuration très proche que nous appellerons EC20°/-8° (soleil entre 0° et -8° sous l’horizon, lune entre 2° et -4° à l’horizon opposé) n’apparaît jamais. Sans connaître précisément la probabilité des effets EC2 ou EC20°/-8°, nous pouvons dire que s’ils sont équiprobables, ce résultat est une anomalie. Mais sont-ils équiprobables ? Tout d’abord, remarquons que les 7 effets EC2 rencontrés bénéficient d’un soleil situé entre -8° et -16° (et non -18°) qui s’étale sur une plage de 8° comme l’effet EC20°/-8°. Cette plage de 8° devrait être parcourue par le soleil dans le même temps pour les effets EC20°/-8° et EC2-8°/-16° sauf pour les cas proches du solstice d’été où le soleil descend peu où ne descend pas en dessous de -16° et où il va donc s’attarder dans la plage de -8° à -16°.

Dans le pire des cas, au solstice d’été vers le nord de la France, le soleil atteignant -16° sous l’horizon au point le plus bas de la nuit (nadir), il reste 31,3% de la nuit de 0° à -8° et 68,7% de la nuit de -8° à -16° (21 juin 1999, Lon. 2° 30’ E, Lat. 50° 34’ N). Dans ce contexte, extrêmement favorable à l’apparition de notre anomalie, nous pouvons calculer la probabilité de celle-ci de la façon suivante :

Nous avons rencontré 7 cas d’EC2-8°/-16° sur 7 cas étudiés au lieu de 4,81 (7 x 68,7%) ce qui aurait été la moyenne escomptée. La probabilité que ce fait soit dû au hasard est de 1 chance sur 26,6 et se calcule ainsi :

L’écart type σ (sigma) vaut : soit 1,23
et notre écart par rapport à la moyenne est de 7-4,81 = 2,19 soit 1,78 σ.

Or la probabilité de trouver un écart inférieur à 1,78 σ est d’environ 0,9625 d’après la table de fonction de répartition de la loi normale réduite. La probabilité de trouver une valeur supérieure ou égale à 1,78 σ est donc approximativement de 1-0,9625 soit 1 chance sur 26,6.

A contrario, au solstice d’hiver au sud de la France, le soleil atteignant -71° 6’ sous l’horizon au point le plus bas de la nuit, il reste 51,6% de la nuit de 0° à -8° et 48,4% de la nuit de -8° à -16° (21 décembre 1999, Lon. 2° 30’ E, Lat. 42° 20’ N). Dans ce contexte, extrêmement défavorable à l’apparition de notre anomalie, nous pouvons calculer sa probabilité de la façon suivante :

Nous avons rencontré 7 cas d’EC2-8°/-16° sur 7 cas étudiés au lieu de 3,39 (7 x 48,4%) ce qui aurait été la moyenne escomptée. La probabilité que ce fait soit dû au hasard est de 1 chance sur 312 et se calcule ainsi :

L’écart type σ vaut : soit 1,32
et notre écart par rapport à la moyenne est de 7-3,39 = 3,61 soit 2,73 σ.

Or la probabilité de trouver un écart inférieur à 2,73 σ est d’environ 0,9968 d’après la table de fonction de répartition de la loi normale réduite. La probabilité de trouver une valeur supérieure ou égale à 2,73 σ est donc approximativement de 1-0,9968 soit 1 chance sur 312.

La probabilité que l’anomalie rencontrée au sujet de l’effet EC2 soit due au hasard se situe donc quelque part entre 1 chance sur 26,6 et 1 chance sur 312. Notons en outre pour ce calcul que le nombre de témoins potentiels est sans doute inférieur lorsque le soleil se situe entre -8° et -16° plutôt qu’entre 0° et -8°, ce qui diminue encore la probabilité de rencontrer cette anomalie.

Pour ce qui concerne la probabilité de l’effet ECL, calculée au § 6 de la deuxième partie de ce livre (1 chance sur 17), on a vu que cet effet était indépendant de la position du soleil et donc du nombre de témoins potentiels. Cependant, lorsque nous avons dit pour l’analyse statistique (au § 46) que l’éclairage de la lune (EL) lors de l’effet ECL se situe entre 85% et 100% avec une probabilité de 25%, nous avons créé un lien avec la position du soleil : celui-ci doit en l’occurrence être proche de l’horizon opposé à celui où se trouve la lune entre 2° et -4°, et par conséquent dans une position où le nombre de témoins potentiels est plus important qu’au beau milieu de la nuit. Pour supprimer ce lien avec la position du soleil et donc avec le nombre de témoins potentiels, nous devons nous limiter à dire que l’éclairage de la lune lors de l’effet ECL se situe entre 50% et 100% avec une probabilité de 50%. Cela revient à calculer la probabilité de l’effet ECL comme nous l’avions fait pour l’effet EC2 (au § 9) lorsque la lune est à l’opposé du soleil par rapport à la terre (1 chance sur 2), étant suffisamment éclairée pour permettre un effet ECL efficace. La probabilité de cet effet que nous noterons ECL50/100 est de 1/17 x ½ soit 1/34. L’évaluation de notre résultat devient alors :

Nous avons rencontré 20 cas d’ECL50/100 sur 264 cas étudiés au lieu de 7,76 (264/34) ce qui aurait été la moyenne escomptée. La probabilité que ce fait soit dû au hasard est de 1 chance sur 165 000 et se calcule ainsi :

L’écart type σ vaut : soit 2,74
et notre écart par rapport à la moyenne est de 20-7,76 = 12,24 soit 4,46 σ.

Or la probabilité de trouver un écart inférieur à 4,46 σ est d’environ 0,999994 d’après la table de fonction de répartition de la loi normale réduite. La probabilité de trouver une valeur supérieure ou égale à 4,46 σ est donc approximativement de 1-0,999994 soit 1 chance sur 165 000.

Après avoir examiné la répartition de notre échantillon de cas entre les périodes printemps/été et automne/hiver, et entre le nord et le sud de la France au sujet de l’effet ECS, nous sommes bien sûr amenés à nous demander si la période de l’année ou la position géographique influent aussi sur l’effet ECL. Nous avons déjà vu au § 6 que le nord favorise légèrement l’effet ECL, et notre échantillon de cas est légèrement en excédent vers le nord. Mais du fait de l’inclinaison de l’axe de la terre dans le plan de l’écliptique (orbite de la terre autour du soleil), la lune descend moins sous l’horizon en été qu’en hiver au milieu de la nuit et elle franchit plus lentement la plage de 2° à -4°, favorisant ainsi nettement l’apparition de l’effet ECL. Nous avons pu le vérifier lors des sondages mentionnés au § 6. De ce point de vue, notre échantillon de cas en excédent sur la période automne/hiver est plutôt défavorable à l’apparition de l’effet ECL. Ceci renforce globalement la valeur de notre résultat.

Hors restriction aux cas à témoins multiples et hors vague du 5 novembre 1990, pour la probabilité que nos résultats soient dus au hasard, nous passons en résumé de :

bullet Effet ECL et éclairage de la lune : 1 chance sur 152 x 1 chance sur 5 000 à 1 chance sur 165 000
 
bullet Effet EC2 : 1 chance sur 100 000 à 1 chance sur 26,6 à 312

Ces résultats restent donc significatifs, et bien que leur probabilité d’apparition par hasard augmente tout en restant encore faible, cette discussion critique en renforce la fiabilité. Et le débat reste bien sûr ouvert à toute nouvelle critique.

Rappelons que la vague du 5 novembre 1990, l’une des plus importantes jamais connues en France, bénéficie majoritairement d’un effet EC2 donc a fortiori d’un effet ECL. Nous l’avons exclue des résultats statistiques afin de montrer que la corrélation entre le phénomène OVNI et le mouvement de la lune et du soleil était bien présente en dehors de cette vague, et qu’il ne s’agissait pas seulement d’un effet du hasard ce soir-là.

En se limitant aux observations à témoins multiples, soit approximativement 2 cas sur 3, en arguant de leur meilleure fiabilité comme nous l’avions évoqué au § 46, nous pourrions retenir 15 ECL50/100 sur 176 cas (264 x 2/3 = 176) et recalculer la valeur de ce résultat :

Nous avons rencontré 15 cas d’ECL50/100 sur 176 cas étudiés au lieu de 5,18 (176/34) ce qui aurait été la moyenne escomptée. La probabilité que ce fait soit dû au hasard est de 1 chance sur 100 000 et se calcule ainsi :

L’écart type σ vaut : soit 2,24
et notre écart par rapport à la moyenne est de 15-5,18 = 9,82 soit 4,38 σ.

Or la probabilité de trouver un écart inférieur à 4,38 σ est d’environ 0,99999 d’après la table de fonction de répartition de la loi normale réduite. La probabilité de trouver une valeur supérieure ou égale à 4,38 σ est donc approximativement de 1-0,99999 soit 1 chance sur 100 000.

En l’occurrence, cette option dégrade légèrement la valeur statistique de notre résultat.

En conclusion, il semble utile de souligner que puisque la majorité des cas que nous avons étudiés sont des cas français, notre hypothèse de la corrélation entre le phénomène OVNI et le mouvement de la lune et du soleil semble validée, en toute rigueur, pour les ovnis français uniquement. Il est en fait tout à fait possible que des armées étrangères et parfois même l’armée française utilisent d’autres techniques de création de leurres lumineux ne nécessitant pas une position particulière de la lune ou du soleil (voir les autres techniques présentées au § 11).

  
                 

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