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III. Syndrome de sensitivité électriqueMichael Shallis qui le premier a défini ce syndrome a constaté qu’environ 80% des " sensitifs électriques " sont des femmes, que 70% d’entre eux souffrent d’allergies multiples et qu’ils sont également hypersensibles à la lumière vive (70%) et aux signes avant-coureurs d’orage (60%). En outre, 69% d’entre eux affirment avoir eu des expériences " paranormales " [KR92 p. 138]. Kenneth Ring cite plusieurs témoignages de " sensitifs électriques " dont nous reproduisons ici quelques extraits afin d’illustrer ce syndrome [KR92 p. 135-137] :
En 1994, Albert Budden proposait aux enquêteurs un questionnaire permettant d’évaluer dans quelle mesure un sujet est un " sensitif électrique " en reprenant les symptômes constitutifs du syndrome et leur possible origine [AB94 p. 71-72]. Nous le détaillons ci-dessous : Recherche du syndrome de sensitivité électrique Pour chaque question, indiquer si la situation a empiré depuis la vision de l’ovni et / ou l’expérience d’enlèvement. Nous indiquons quelques commentaires en italique. Il faut noter que pour Albert Budden, la sensibilité du sujet aux phénomènes électromagnétiques est indiscutablement la cause de son EMI (expérience de mort imminente) ou de sa RR4 (rencontre rapprochée du 4ème type), expériences qui peuvent encore accroître cette sensibilité, alors que pour Kenneth Ring, cette sensibilité en est seulement la conséquence. Il est donc important de préciser si cet événement a modifié la situation.
Il faudrait ajouter l’hypersensibilité au bruit, aux vibrations et à la foule, et la possibilité d’entendre les micro-ondes à certaines fréquences sous forme d’une sorte de code Morse, de cliquetis ou de sifflements. Les questions 3 et 4 font référence à des phénomènes classiques de poltergeist d’origine électromagnétique. Il faudrait ajouter que les appareils électriques ou électroniques se détraquent souvent en présence du sujet. Cet effet peut être reproduit en appliquant un champ magnétique au cerveau [AB98 p. 23 et 58 citant les recherches de L. Ruttan, M. Persinger et S. Koren]. Pour Albert Budden, les allergies sont liées à l’hypersensibilité électromagnétique. Ces périodes appelées " missing time " dans le jargon ufologique correspondent à un état dans lequel le sujet a un comportement automatique dont il ne conservera aucun souvenir. Le somnambulisme en est un bon exemple. Cet effet est appelé fasciculation. Albert Budden constate un goût prononcé pour l’écriture chez les " sensitifs électriques ", souvent sur des thèmes religieux ou ayant une dimension cosmique. Certains sujets ont aussi rapporté la faculté de " parler en langues ", phénomène bien connu des communautés du renouveau charismatique, et qui pourrait être dû à une perturbation d’origine électromagnétique affectant les aires du langage (aires de Broca et de Wernicke). Ce type d’hallucination provoquée par un champ électromagnétique a été reproduit en laboratoire. Albert Budden ajoute à cette liste les cas de défibrillation (en réanimation cardiaque) et de thérapie par électrochocs. Notons que l’existence de la foudre en boule est très contestée dans le milieu scientifique. Les couveuses produisent généralement un champ électromagnétique ce qui pourrait créer une sensibilisation chez l’enfant [AB98 p. 164 citant C. Smith, R. Choy et J. Monro]. Selon Albert Budden, le pancréas serait particulièrement sensible aux rayonnements électromagnétiques qui pourraient perturber son fonctionnement. Albert Budden ajoute à cette liste les zones militaires à cause des radars et des émissions radio. Il considère empiriquement que la distance critique est de 450 à 750 m environ entre la source électromagnétique et l’habitation du sujet. Cependant, à Paris, des milliers de gens vivent près de la tour Eiffel au sommet de laquelle se trouve un puissant émetteur de télévision sans en être incommodés. Cette question a donc ses limites et appelle une vérification à l’aide d’appareils de mesure de la présence des champs électriques et magnétiques supposés. En 1998, Albert Budden a proposé une nouvelle version de son questionnaire [AB98 p. 25-29]. La formulation de certaines questions a été modifiée sans grande incidence, les questions 5, 17, 19, 20 et 23 ont été supprimées et les questions suivantes ont été ajoutées : Kenneth Ring a évoqué chez les victimes d’une EMI ou d’une RR4 la possibilité d’avoir été un enfant maltraité ou victime d'abus sexuels. Ce goût pourrait être dû à la présence d’un champ électromagnétique agissant sur les plombages dentaires à l’intérieur de la bouche. Cette question fait référence à des phénomènes de poltergeist d’origine électromagnétique : disparition d’objets à la suite d’un déplacement inconscient par le sujet lorsque celui-ci est victime d’une épilepsie temporale, lévitation ou psychokinèse. Cet effet est dû à un champ électromagnétique agissant sur le cerveau du sujet et est parfois rapporté face à une apparition d'ovni. Il peut être reproduit en laboratoire [AB98 p. 196 citant les travaux de R. Thompson]. L’ensemble de ces questions donne une idée générale de la sensibilité du sujet aux phénomènes électromagnétiques et permet d’évaluer si celle-ci est supérieure à la moyenne. Comme le suggère la question 21, cette sensibilité va de pair avec le fait d’être exposé en permanence à une source de rayonnement électromagnétique. Ce questionnaire n’est pas formulé de façon très rigoureuse et il ne pourrait être utilisé en l’état pour une étude statistique, mais telle n’est pas sa vocation. Les réponses doivent en effet être recueillies lors d’un entretien informel par un enquêteur qui connaît bien le syndrome de sensitivité électrique. Nous avons interrogé 10 personnes n’étant pas atteintes de ce syndrome afin d’obtenir une moyenne de référence pour les gens " normaux ". Celle-ci est de 4,5 réponses en faveur du syndrome pour les 30 questions posées. A contrario, on peut penser qu’une personne " sensitive électrique " obtiendra 4 fois plus de réponses positives soit au moins 18/30. Ce questionnaire est donc largement discriminant en l’état, même si les questions 1, 15, 21, 22 et 26 ne le sont pas individuellement puisque nous obtenons autant sinon plus de réponses positives dans notre groupe de contrôle pour ces questions. Il semblerait donc judicieux de les retirer du questionnaire pour ramener celui-ci à 25 questions. Cela étant, il apparaît clairement qu’un sujet " sensitif électrique " ne peut ignorer sa condition particulière même s’il ne la nomme pas, tellement celle-ci est caractérisée, et l’enquêteur devrait pouvoir la reconnaître facilement. |
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