|
|
4. Morts suspectes en ufologie
Nous présentons ci-dessous une liste non limitative d’ufologues
dont la mort peut sembler plus ou moins suspecte a priori.
|
Fin juillet 1947, après avoir enquêté sur l’affaire
de Maury Island, dont on ne sait dans quelle mesure il s’agissait
d’une observation réelle d’ovni ou d’un coup monté, le lieutenant
Frank Brown et le capitaine William Davidson
du service de renseignement de l’USAF périrent au retour de leur
mission, à la suite de la chute de leur avion dont le moteur gauche
avait pris feu. Cet avion, un B-25, était pourtant réputé pour sa
sécurité et l’on soupçonna un sabotage. Kenneth Arnold (dont l’observation
du 24 juin 1947 est, rappelons-le, à l’origine du terme " soucoupe
volante ") rentrant de cette même enquête à bord de son
avion personnel dû quant à lui atterrir en catastrophe lorsque son
moteur cala brusquement. Il venait de faire le plein et s’aperçut
après coup que la valve d’admission du carburant avait été fermée
à cette occasion. Pour ce qui le concerne, il s’agissait bien selon
lui d’un sabotage [LDLN N° 357 p. 14-21
et N° 358 p. 18-23, article de Jean Sider].
|
|
L’astronome Morris Jessup se suicida le
20 avril 1959 en raccordant un tuyau entre le pot d’échappement
de sa fourgonnette et une fenêtre de son véhicule. Il avait publié
en 1955 " The case for the UFO " à la suite
de quoi un mystérieux Carlos Allende entama avec lui une correspondance
faite de révélations complexes et obscures qui abusèrent de sa crédulité
et le conduisirent jusqu’à la dépression. Allende se révéla plus
tard être le mythomane à l’origine de la légende de " l’expérience
de Philadelphie " qui prétendait que le navire USS Eldridge
avait subit en 1943 une téléportation magnétique. Cette histoire
a connu depuis un succès retentissant auprès d’un public naïf toujours
plus nombreux. Morris Jessup semble donc n’avoir été la victime
que d’une simple escroquerie [JV90b p. 249-261].
|
|
Le capitaine Edward Ruppelt mourut en 1960
d’une crise cardiaque à l’âge de 37 ans. Il avait tenté de
diriger à partir de 1952 la commission d’enquête " Blue
Book " de l’US Air Force avec une grande honnêteté intellectuelle,
mais avait démissionné découragé en 1953. Son livre " The
report on unidentified flying objects " publié pour la
première fois en 1956 avait été réédité en 1959 après avoir été
édulcoré et réorienté vers une position sceptique, peut-être à la
suite de pressions qu’il aurait subies chez le constructeur d’avion
où il travaillait et dont l’armée était un très gros client [GB97
p. 107, 113 et 121].
|
|
Lorsqu’il devint rédacteur en chef de la Flying
Saucer Review, Waveney Girvan transforma celle-ci en une
revue sérieuse qui cessa dès lors de ridiculiser le phénomène OVNI
et de promouvoir les histoires les plus absurdes telles que les
affabulations de George Adamski, objectif pour lequel elle avait
pourtant été créée. Homme secret et prudent, Girvan ne se
confiait à personne et ne laissait aucun dossier au siège du journal.
Il mourut prématurément en quelques jours d’un cancer galopant le
22 octobre 1964 et " tous les dossiers qu’il avait
chez lui disparurent " [AMGL69].
|
|
Voici ce qu’écrivit en 1969 l’ufologue français
Aimé Michel au sujet du journaliste américain Frank Edwards.
" Dans son livre "Soucoupes volantes, affaire sérieuse"
(Robert Laffont 1966), Edwards raconte en détail les persécutions
dont il fut l'objet dès qu'il se mit à exposer, documents en mains,
l'activité de la CIA dans le domaine des UFOs, comment on le menaça
pour le faire taire, comment on lui fit perdre son travail, etc.
Mais, ajoute-t-il en substance, il est trop tard pour me fermer
la bouche maintenant que je suis arrivé à une certitude et que j'ai
acquis mon indépendance financière, et je défie bien les autorités
de me réduire au silence. Les dernières pages de son livre sont
prophétiques : "le jour du dénouement arrive, le moment
est plus proche que nous ne pensons", écrit-il textuellement.
Il croyait parler de la nécessité pour les services secrets de mettre
enfin cartes sur table. Il se flattait de les y forcer. Le "dénouement"
vint d'une autre façon : Frank Edwards publia ces lignes, et
aussitôt mourut d'une "crise cardiaque" [en 1967]. "
[AMGL69]. Mais l’on conviendra qu’une crise
cardiaque n’est pas forcément un événement exceptionnel pour un
homme âgé de plus de 50 ans et victime d’une surcharge pondérale.
|
|
James McDonald (fig. 4-a), doyen de
l’Institut de physique atmosphérique de l’Université de l’Arizona,
professeur de météorologie et ufologue reconnu, se suicida en 1971
après avoir échoué une première fois. A partir de 1966, il s’était
fixé pour but d’intéresser la communauté scientifique au phénomène
OVNI et il y déployait une énergie considérable. Parallèlement,
il luttait déjà pour la préservation de la couche d’ozone et militait
en outre contre la guerre du Vietnam. Il avait mis au jour certaines
manœuvres de désinformation de l’armée américaine au sujet des ovnis
et certains textes à caractère diffamatoire tentèrent de ternir
sa mémoire. Il fut semble-t-il poussé au suicide par des accusations
déshonorantes, ironisant sur le fait qu’il s’intéressait aux ovnis
[LDLN N° 344 p. 34-35].
|
Illustration
de Joël Mesnard parue dans
LDLN N° 344 p. 34.
|
|
|
Le docteur René Hardy, fondateur en 1963
du GEPA (Groupement d’Étude des Phénomènes Aériens et Aérospatiaux
insolites), mourut " suicidé paraît-il " d’une
balle dans la tête en juin 1972, soit " une semaine après
avoir déclaré : "J’ai découvert le défaut de la cuirasse
des ovnis, c’est fantastique… j’en parlerai la semaine prochaine
chez moi". Pour lui, il n’y eut pas de semaine prochaine ! ".
On aurait pourtant souhaité entendre les révélations du Dr Hardy
[Témoignage de R.D. rapporté par Jean Sider dans
JS94 p. 204].
|
|
James et Coral Lorenzen, fondateurs de l’APRO
(Aerial Phenomena Research Organization), moururent respectivement
d’un cancer en 1986 et d'un problème respiratoire en 1988, à un
âge proche de 65 ans. Ils avaient fait paraître en 1978 dans
le bulletin de leur organisation l’extraordinaire histoire du " ranch
hanté " du Colorado que nous avons analysée en
prologue à cet ouvrage [JS94 p. 175 et 177].
Leur âge à leur décès ne nous permet cependant pas d’exclure une
mort tout à fait naturelle.
|
|
Scott Rogo, auteur de " The haunted
Universe ", " UFO abductions " et
coauteur avec Ann Druffel de " The Tujunga Canyon contacts "
mourut assassiné (poignardé) à son domicile de Northbridge, près
de Los Angeles, autour du 15 août 1990, à l’âge de 40 ans
[LDLN N° 310 p. 39].
|
|
" Le remarquable travail d’enquête de
Karla Turner [fut] prématurément arrêté par son décès, le
9 janvier 1996, à l’âge de 49 ans. ". Elle enquêtait
sur des enlèvements extraterrestres dans lesquels des militaires
où des membres des services secrets étaient clairement impliqués
[GB97 p. 230-237]. Elle fut terrassée
par une forme particulièrement virulente de cancer du sein immédiatement
après qu’elle ait elle-même vécu une RR4
(enlèvement extraterrestre).
|
|
Le colonel Bolivar Uyrange, retraité de
l’armée de l’air brésilienne, fut retrouvé " suicidé "
à son domicile en 1997 après avoir confirmé en juillet que
son équipe avait photographié et filmé des ovnis de la vague meurtrière
de Corales, à la fin des années 70. Il était apparu à la télévision
et préparait une tournée de conférences dans le pays [RN98
p. 82]. NB : l’existence réelle du colonel Uyrange
a été mise en doute.
|
Comme on le voit, il n’est pas impossible que les " extraterrestres "
aient des choses à cacher et qu’ils aient parfois besoin d’imposer le
silence à certains chercheurs. Mais chacune de ces morts prématurées nécessiterait
à elle seule une enquête approfondie pour pouvoir conclure véritablement.
|
|
|