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|  |  Une menace extraterrestre 
              pourrait permettre de maintenir la paix sur notre planète en contraignant 
              les hommes à s'unir [cf JV90b p. 125]. 
              Certaines paroles du président Reagan laissent penser qu'il appréciait 
              beaucoup cette idée [JS90 p. 9-10 et 440], 
              tel cet extrait d’un discours prononcé lors de la 42ème assemblée 
              générale de l’ONU, le 21 septembre 1987 : " J’ai 
              parfois pensé à quel point les différends de ce monde s’évanouiraient 
              rapidement si nous avions à faire face à une menace étrangère à 
              la Terre. Encore que, je pose la question : cette force étrangère 
              n’est-elle pas déjà parmi nous ? " (sic). La paix 
              n'est peut-être pas perçue dans tous les pays comme étant la préoccupation 
              des militaires, mais ils peuvent avoir reçu des consignes dans ce 
              sens. | 
|  | Une menace extraterrestre peut encourager la majoration 
              des budgets militaires. Devant l'ampleur des moyens matériels déployés 
              par l'armée américaine pour simuler l'existence des extraterrestres, 
              on peut se demander si cette motivation n'est pas devenue cruciale 
              depuis la chute du mur de Berlin en 1989 et la fin de la guerre 
              froide. Avant cette date, les apparitions d’ovnis avaient pu parfois 
              être imputées à l’URSS pour entretenir les fantasmes sur son avance 
              technologique et confirmer la permanence de la menace soviétique, 
              afin de justifier encore une fois une demande de crédits supplémentaires. | 
|  |  Une fausse affaire 
              d'ovni permet de faire diversion dans les médias quand ceux-ci mettent 
              en danger le gouvernement, par exemple lorsque éclate un scandale 
              [cf JV90b p. 194, citant un article de 
              Kevin Cape évoquant l'affaire des diamants de Bokassa]. | 
|  | La croyance aux extraterrestres permet de camoufler 
              l’essai de prototypes qui seraient aperçus de loin au-dessus des 
              zones de test. Elle permet aussi de masquer l'usage des appareils 
              de reconnaissance, tels les fameux U-2 depuis 1955, ou celui des 
              avions furtifs derniers-nés de la technologie américaine, avant 
              que le public ne les découvre pour ce qu’ils sont réellement. L'emploi 
              d'un jeu de lumières approprié, tel que les " lumières 
              de Yehudi " mentionnées par Bill Sweetman en 1987, permet 
              de leurrer les observateurs quant à la forme de l'avion observé 
              en l’éclairant par en dessous de façon à le rendre de la même luminosité 
              que le ciel. | 
|  | La croyance aux extraterrestres peut aussi servir 
              de couverture lors de l’utilisation secrète d’armes " exotiques " 
              telles que les  
              armes à micro-ondes, les rayons laser, etc. | 
|  |  La croyance aux 
              extraterrestres constitue encore une bonne couverture pour les expériences 
              de contrôle mental d'un individu, expériences que l’on peut camoufler 
              en enlèvement extraterrestre. Ce contrôle mental peut être psychologique 
              (suggestions sous hypnose…), chimique (LSD [cf JV90b 
              p. 207-208], puromycine pour provoquer l'amnésie d'événements 
              récents…) ou physiologique (micro-ondes 
              dirigées vers le cerveau [cf JV90a p. 278-279]). 
              Les essais de contrôle mental pratiqués sur les détenus à leur insu 
              furent totalement interdits aux Etats-Unis au début des années 80 
              [Associated Press, juin 1998]. Mais qui remplace 
              aujourd’hui les détenus ? Interdire ces essais que l’armée 
              juge pourtant nécessaires constitue en réalité une erreur puisque 
              ceux-ci deviennent alors totalement secrets, sans aucune possibilité 
              de contrôle civil. | 
|  |  L'armée peut faire 
              grâce aux ovnis des expériences de guerre psychologique pour évaluer 
              la réaction des populations, de la police ou de ses propres soldats, 
              afin d'apprendre à manipuler et à intoxiquer l'ennemi [JV90b 
              p. 215, 220 et 224-225]. Les ovnis peuvent aussi servir 
              à tester les réactions des observateurs radar ou visuel chargés 
              de la surveillance aérienne du territoire, face à une menace inconnue. | 
L’ensemble de l'utilisation du phénomène OVNI par l’armée américaine tel qu’il transparaît dans cet ouvrage est résumé en troisième partie au § 6.
Les motivations qui viennent d’être exposées ci-dessus et qui tendent à montrer que ce sont les services secrets qui tirent les ficelles doivent bien sûr rester insoupçonnables. Pour ce faire, la stratégie à suivre par l’armée est simple : il faut nier le phénomène systématiquement. Ainsi :
|  | Ceux qui ont une tendance spontanée à ne pas 
              croire aux ovnis d’origine extraterrestre (les intellectuels, 
              les rationalistes sceptiques, ceux qui ne connaissent pas ou peu 
              le phénomène OVNI…) doivent être confirmés dans leurs croyances, 
              voire être amenés à se désintéresser totalement du sujet qui est 
              tourné en ridicule. Pour atteindre cet objectif, l’armée peut compter 
              sur l’aide de certains sceptiques zélés, qu’ils soient ou non conscients 
              d’être manipulés, et qui sont toujours prêts à pourfendre l’irrationnel 
              comme s’il s’agissait pour eux d’accomplir une guerre sainte (!), 
              même s’il faut pour cela maquiller les faits, c’est-à-dire tromper 
              le public. On assiste ainsi en France comme ailleurs à un véritable 
              " tir de barrage " contre l’ufologie (UFO : 
              Unidentified Flying Object – OVNI) de la part des rationalistes 
              qui ont les médias " bien pensants " de leur 
              côté. On peut pourtant se demander pour qui travaillent les producteurs 
              anonymes qui financent les émissions anti-ovnis dans lesquelles 
              les interviews des ufologues sont truquées au montage, et d’où provient 
              ce financement conséquent. | 
|  | Ceux qui ont tendance à croire que les ovnis sont d’origine extraterrestre et qui s’y intéressent (les adolescents, les gens simples, les témoins, certains ufologues, ceux qui connaissent le dossier et la réelle étrangeté des faits…) doivent eux aussi être confirmés dans leurs croyances, jusqu’à penser que l’armée complote avec les extraterrestres. Les différentes commissions militaires américaines chargées d'examiner les observations d'ovnis sont toujours très douées pour fournir des explications grotesques (ex : des policiers ont pris Vénus pour un ovni et l'ont poursuivi pendant une heure et demie au volant de leur voiture [GB97 p. 126-127]) ou évidemment fausses (ex : le ballon sonde de Roswell - après que l'US Air Force eut fait volontairement " l'erreur " d'annoncer que c'était une soucoupe volante). Ainsi, l'armée américaine s'assure que tout le monde est convaincu qu'elle cache quelque chose : c'est donc que les extraterrestres existent ! Certains rationalistes acharnés, les " debunkers ", désireux de trouver systématiquement une explication à toutes les observations d’ovni font parfois le jeu de l’armée en proposant des explications tout aussi ridicules. Certaines de ces explications sont parfois si absurdes qu’elles semblent d’ailleurs téléguidées, voire monnayées. | 
Grâce à cette stratégie, le débat peut rester manichéen à travers les médias : les soucoupes volantes sont un canular et les ufologues sont de doux dingues ou, à l'opposé, les extraterrestres existent bel et bien et le gouvernement le sait. La vérité qui se cache entre ces deux positions extrêmes reste méconnue du grand public, et, tandis que les rationalistes et les ufologues se battent par médias interposés et se gaussent des thèses adverses lors de leurs réunions amicales, l’armée poursuit impunément au cœur de nos démocraties ses opérations financées par l’argent public.
L'armée souhaite évidemment dissuader les chercheurs officiels ou privés, mais aussi la police, de se mêler d’enquêter sur ces phénomènes OVNI dont elle est l’instigatrice. C’est ainsi par exemple que peu après le début de l'affaire Roswell en 1947, l'US Air Force demanda au FBI d'enquêter sur des cas d'ovni qu'elle avait montés à l’intention des agents fédéraux. Les agents du FBI découvrirent que les " ovnis " en question étaient des lunettes de WC et des couvercles de poubelles et ils furent écœurés, ce qui était bien un des objectifs de l'USAF [cf JS90 p. 107-110 dont l'analyse est différente mais complémentaire]. Plus tard, le FBI fut à nouveau dégoûté après une enquête sur le faux document du MJ-12 [cf JV90b p. 323].
Toujours pour écarter les gêneurs, l'armée tend des pièges aux chercheurs en construisant de faux cas alléchants ou en leur annonçant qu'elle souhaite leur faire des révélations importantes sur les ovnis, pour réussir ensuite à les ridiculiser et à les discréditer [JV90b p. 40-68, 119-120 et 226-227]. Les faux cas mis en scène par l'armée peuvent contenir un détail absurde qui permettra ultérieurement de ridiculiser le chercheur qui aura accepté ce détail de bonne foi. On peut citer par exemple le cas du Pr Jean-Pierre Petit, pourtant directeur de recherche au CNRS, qui raconte avec une crédulité inattendue comment les extraterrestres de la planète Ummo furent très intrigués de découvrir près du lieu de leur premier atterrissage des excréments humains recouverts de papier journal. Cette première découverte d’un document " historique " aurait été ensuite ramenée sur Ummo et conservée avec le plus grand soin [JPP95 p. 161-162]. L'affaire Ummo semble en réalité avoir été montée par le KGB qui utilisait un groupe d’universitaires espagnols comme couverture, puisque les messages que recevait Jean-Pierre Petit étaient toujours authentifiés par une information normalement connue de lui seul [JPP95 p. 220, 224 et 228] que seuls des services secrets pouvaient obtenir, tandis que le contenu pacifiste et pro-communiste que certains de ces messages diffusaient en occident servait clairement les intérêts de l’URSS.
La CIA infiltre aussi les groupes d'ufologues [JV90b p. 229] pour repérer ceux qui sont plus malins que les autres et qu'il serait bon de discréditer avant qu'ils ne deviennent dangereux. Nourrir la médisance permet en outre d'entretenir une zizanie fratricide très présente dans ce milieu.
Comme on le voit, l'opposition classique " Forces gouvernementales qui savent la vérité : les extraterrestres existent " et " Public et chercheurs privés à qui on cache la vérité " ne tient pas. Il s'agit plutôt de " Cellule des services secrets de l'armée qui manipule " et " Public, chercheurs privés et gouvernementaux, médias, police, armée de base et membres du gouvernement qui sont manipulés ".
Jacques Vallée signale en outre le " lien qui existe entre les partisans les plus ardents du contact extraterrestre et l'extrême droite américaine, antisémite et néonazie " [JV90b p. 321] ce qui pourrait être à l'origine d'une dérive chez quelques membres des services secrets américains. On peut aussi envisager une infiltration de ces services par une puissante secte telle que Moon ou la scientologie dont le grand gourou arrivera bientôt sur terre en soucoupe volante pour sauver l'humanité. De telles tentatives d’infiltration ont déjà été démasquées [JV90b p. 120, qui mentionne aussi l'organisation néo-fasciste de Lyndon La Rouche]. Ces idées peuvent être retournées par les rationalistes pour encourager l’amalgame entre ovnis, sectes et fascisme, et pour discréditer ainsi la recherche ufologique, ce qui sert une fois encore les objectifs de l’armée.
La CIA et le FBI ont reconnu encourager la croyance aux ovnis pour mieux dissimuler leurs activités, mais les deux agences ne se sont pas étendues sur les modalités de cette manipulation du public et elles en ont minimisé l'ampleur. Nous nous attacherons dans la deuxième partie de ce livre à rechercher les preuves formelles de cette gigantesque manipulation orchestrée par l’armée. Mais qu’il nous soit permis d’insister sur le fait que nous ne parlons ici que des armées des grandes puissances, comme nous y invite clairement " l’attitude exemplaire des autorités belges, civiles et militaires, qui ont fait preuve d’une remarquable objectivité et n’ont pas craint de collaborer avec les ufologues " lors de la grande vague d’ovnis sur la Belgique de 1989 à 1993 [LDLN N° 301 p. 3]. Une telle attitude d’ouverture et de collaboration est (et à toujours été) totalement inenvisageable aux Etats-Unis, en France ou en Grande-Bretagne, où le phénomène OVNI prend sa source.
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