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12. Grille d'interprétation du phénomène OVNIReprenant toutes les notions évoquées ci-dessus, cette grille présentée en fin de première partie permet d'interpréter un témoignage lié au phénomène OVNI en suggérant les différentes explications possibles. On peut essayer d'illustrer l'usage de cette grille d'analyse en proposant une explication de quelques exemples de manifestations d'ovnis qui sont couramment considérées comme favorables à l'hypothèse extraterrestre. France - 5 novembre 1990 - Rencontre du 1er type Entre 18h45 et 19h15 ce soir-là, des formes lumineuses apparaissent dans le ciel français en de multiples endroits. Certains cas seront même signalés dans d’autres pays d’Europe. Ces formes très diverses peuvent atteindre la taille d’un terrain de football. Elles sont vues à très courte distance, la plus proche à 30 m, et elles sont animées de divers effets lumineux parfois étranges tels qu’un rayon de lumière interrompu abruptement dans le ciel. Curieusement, cette vague d’ovnis " s’est produite pendant la rentrée dans l’atmosphère du troisième étage d’une fusée soviétique, ce qui a facilité un debunking [déboulonnage] éhonté " (Joël Mesnard). Qui pouvait connaître à l’avance l’heure de cette rentrée atmosphérique ? Examinons l'hypothèse d'une mise en scène de l'armée. Le mobile pourrait être le désir d'évaluer l'impact sur les médias et la population, ainsi que de vérifier le fonctionnement du contrôle de ces médias. C'est aussi un bon exercice d'entraînement qui permet aux militaires de tester l’organisation d’une opération à grande échelle. Comment produire dans le ciel des points lumineux ou un rayon lumineux s’interrompant abruptement ? Un synchrotron permet de générer un rayon de protons suffisamment énergétiques pour que ceux-ci traversent une distance de quelques centaines de mètres dans l’atmosphère en n’émettant qu’un très faible rayonnement dû à une légère perte d’énergie. Lorsque cette énergie descend en dessous d’un certain seuil à cause des pertes, les protons ne peuvent plus se propager dans l’atmosphère et l’énergie restante, encore importante, ionise alors l’oxygène et l’azote pour former une boule de plasma brillante : un point lumineux dans le ciel. En modulant l’énergie des protons, on peut diminuer ou augmenter la distance de formation du plasma lumineux. Une modulation rapide d’avant en arrière pourrait ainsi donner l’illusion d’un trait de lumière dans le ciel. De même, en modulant la quantité de protons émise, on peut diminuer ou augmenter l’intensité lumineuse de la boule de plasma (d’après une idée de Tom Mahood). Cette mise en scène est à la portée de l’armée qui peut générer les points et les rayons lumineux à partir du sol ou à partir d’un appareil aérien. Les témoins étant nombreux à faire état d’un vol silencieux et très lent de l’ovni observé, on pense en fait à un ballon dirigeable comme source du tir. Un des témoignages cadre particulièrement bien avec cette hypothèse : " Il était magnifique, avec toutes ces lumières, et si impressionnant ! Il avançait à l'allure d'un piéton, puis soudain, arrivé à la hauteur de buissons, il a tout éteint ! Fini ! Plus rien ! Le noir complet… " [LDLN N° 305 p. 17]. Comment produire une grosse masse sombre évoluant dans le ciel ? On pourrait imaginer de façon purement spéculative que les particules de notre rayon entraînent non pas l’émission mais l’absorption de photons, permettant ainsi d’obtenir un rayonnement noir qui pourrait ensuite être projeté de façon à simuler différentes formes dans le ciel. Cependant, de nombreux témoignages inclinent à penser qu’il n’y avait le plus souvent pas de forme réelle entre les différents points lumineux que les témoins observaient dans le ciel, et que cette forme était seulement simulée : " Si une structure relie les lumières, le témoin ne la distingue pas dans l’obscurité. " [N° 306 p. 9], " La forme particulière, liée à l'implantation de ces lumières, a fait croire à bon nombre des observateurs qu'il s'agissait d'un vol en formation d'avions rentrant à leur base. ", " En ce qui concerne la partie centrale, les témoins sont imprécis et ne peuvent dire avec certitude s'il s'agissait de la luminosité d'autres petites lumières, ou de celle des étoiles qui s'allumaient dans le ciel. " [N° 305 p. 13], " Soudain, elle a vu apparaître, silencieusement, un ensemble de lumières qui semblaient délimiter une structure massive, de forme triangulaire. " [p. 16], " L'intérieur du "triangle vide", on n'y voyait rien. " [p. 17], etc. Parfois l’objet semble malgré tout opaque, voire métallique : " L'intérieur de ce triangle est opaque, puisqu'il cache les étoiles […]. Le dessous de la chose était gris, concave, me sembla-t-il […] " [N° 310 p. 16 et 17], effet qui pourrait être obtenu par notre canon effectuant un balayage de plasma tout juste assez lumineux pour noyer les étoiles du ciel et simuler la couleur gris métallisé. Enfin, un balayage spécifique pourrait expliquer certaines " formes " particulières : " […] une armature métallique située sous la chose, et qui me fit immédiatement, de par son apparence, évoquer un derrick. " [p. 17]. Dans certains cas, une masse sombre semble pourtant bien visible : " […] parmi ces lumières, une masse sombre portant, à l'avant, comme deux antennes d'escargot. " [N° 305 p. 15], " […] en direction de Reims, on voyait un triangle noir, d'aspect solide, avec des boules roses à l'intérieur et des lumières oranges, violettes, blanches et bleues sur les côtés. " [p. 17]. Mais la vision de cette masse sombre est peut-être à mettre alors sur le compte de la psychologie de la perception. La mise en évidence et la description détaillée du stratagème lumineux utilisé lors de cette vague du 5 novembre 1990, comme d’ailleurs pour la majorité des RR1 (rencontres rapprochées du 1er type), fera l’objet de la seconde partie de ce livre. Trans-en-Provence - 8 janvier 1981 - Rencontre du 2ème type A la tombée de la nuit, le témoin qui travaille dans son jardin à flanc de coteau observe un ovni quasi sphérique qui atterrit brutalement en contrebas : il paraît " tomber du ciel " comme une lourde pierre, à 80 m de lui près d'un muret de pierres sèches. Le témoin s'en rapproche prudemment à 30 m. La surface de l'objet semble métallique, peut-être en plomb, et il repose sur trois pieds. Après environ 30 secondes, il décolle en soulevant un peu de poussière et laisse apparaître quatre petites ouvertures circulaires situées en dessous d'où ne se dégagent ni flammes ni souffle. La gendarmerie puis le GEPAN (Groupe d'Étude des Phénomènes Aérospatiaux non identifiés) assisté de l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) étudient la trace circulaire laissée au sol et les étonnantes modifications de la végétation pour lesquelles aucune explication précise n'est proposée officiellement. Examinons l'hypothèse d'une mise en scène de l'armée française. Le mobile pourrait être le désir d'évaluer l'impact sur le sujet, la gendarmerie, le GEPAN, les médias et la population. C'est aussi un bon exercice d'entraînement pour les services spéciaux. Enfin, peut-être existe-t-il un lien avec l'élection présidentielle de mai 1981 : le thème de la campagne de l'opposition sera en effet " le changement ", qui n'est pas plus démagogique que l'idée des extraterrestres qui viennent nous sauver, idée qui pouvait créer une ambiance favorable au président sortant. L’analyse que nous présentons ci-après souffre sans doute de quelques invraisemblances, mais il ne s’agit ici que d’une tentative d’explication, et nous verrons dans la deuxième partie de ce livre qu’un autre stratagème, purement lumineux, aurait pu aussi bien être employé pour simuler l’ovni. Masqué par la nuit tombante vers 17h, heure d’hiver, un petit ballon dirigeable télécommandé descend rapidement par treuillage un " ovni " qui atterrit brutalement à un endroit approximativement convenu d'avance. L'objet émet un sifflement qui permet de couvrir les bruits de moteurs électriques. Il est suffisamment léger pour pouvoir être supporté par de petits câbles invisibles à 30 m par faible luminosité. De ce point de vue, il est donc intéressant de faire croire que l'ovni est en plomb par une peinture appropriée pour mieux masquer la supercherie. Dès que le témoin est sur le point de s'approcher trop près, l'engin est remonté rapidement en émettant le même sifflement tandis que le ballon dirigeable s'éloigne silencieusement. Le témoin rentre chez lui et son épouse lui recommande de ne pas ressortir pour éviter une nouvelle rencontre de ce genre. Un groupe d'hommes profite alors de la nuit noire (la nouvelle lune date de l’avant-veille, le 6 janvier) pour générer les traces au sol. Ils déposent de petites quantités des produits qui ont été retrouvés : fer, zinc, calcium et phosphate. Pour simuler l’atterrissage d’un appareil de 250 kg à 1 tonne, ils exercent une pression mécanique de l’ordre de 1 à 3 kg/dm2, en forme d'anneau de 2,50 m de diamètre, puis ils chauffent les traces. Bizarrement, la trace en anneau ne semble pas correspondre aux trois pieds de l'engin : est-ce une faiblesse de la mise en scène ? Un tir de micro-ondes pulsées sur la végétation alentour peut permettre d'expliquer les étranges effets qui seront ensuite observés et analysés [JV90a p. 131-132]. Retournant sur les lieux le lendemain matin, le témoin et son épouse aperçoivent les traces qui n’y étaient pas la veille, et ils décident de prévenir les gendarmes. Valensole - 1er juillet 1965 - Rencontre du 3ème type Le témoin observe à environ 80 m un engin posé dans sa propriété (fig. 12-a). Il s'approche à une distance de 5 ou 6 m. Deux petits êtres à grosse tête et en combinaison évoluent autour de l'appareil. L'un d'eux pointe un petit objet dans la direction du témoin qui est aussitôt paralysé. Les deux extraterrestres discutent entre eux par des gargouillements et avec le témoin par télépathie, puis remontent dans l'engin qui décolle en oblique " plus vite qu'un avion à réaction ". Les traces de l'objet au sol et ses effets sur la végétation sont examinés par les gendarmes. Le témoin souffre plusieurs mois de troubles du sommeil, et il reçoit certains " dons ". Son témoignage est reconnu comme authentique [cf JV90a p. 132-137 et LDLN N° 200 p. 3-15, article de Pierre Guérin]. Examinons à nouveau l'hypothèse d'une mise en scène de l'armée française. Comme mobiles, nous retiendrons les tests de manipulation mentale et le désir d'évaluer l'impact sur les médias et la population. Il peut bien sûr exister d'autres mobiles. Une fois encore, l’analyse que nous présentons ci-après ne fait peut-être que s’approcher de la vérité, mais elle a pour objectif de montrer comment on peut envisager la mise en œuvre d’une supercherie. L'opération a lieu tôt le matin pour éviter la présence de témoins gênants. Avant l'arrivée du sujet, voire dans la nuit noire qui précède (la nouvelle lune a lieu le 29 juin, la veille), les opérateurs préparent le terrain où l'objet est censé avoir atterri : ils créent les empreintes au sol, déposent des traces de calcium, empoisonnent le sol pour que la lavande ne puisse plus repousser à cet endroit et calcinent la végétation sur 50 m en direction du départ prévu de l’ovni. Les opérateurs mettent ensuite en place l'engin qui n'est qu'une coquille vide très légère immobilisée par un axe planté dans le sol et reposant sur six pieds. Ici encore, la trace en forme de croix ne semble pas correspondre aux six pieds de l'engin. Devant cette incohérence répétée, on est amené à se demander si ce défaut systématique ne vise pas à introduire une faiblesse dans le témoignage de façon à ce que les sceptiques puissent plus facilement le rejeter. En réalité, ici comme dans le cas de Trans-en-Provence, le témoignage s’en trouve renforcé car un mystificateur n’aurait pas commis une erreur aussi grossière. Un chemin de terre passe à proximité et tout le matériel à pu être déposé par une camionnette qui est ensuite dissimulée. Les deux " extraterrestres " se mettent en position avec leur déguisement. Le témoin arrive après avoir été attiré par un sifflement strident et il aperçoit l'engin dont il décide de se rapprocher. Un des extraterrestres fait mine de le viser avec son arme. Simultanément, un autre opérateur, peut-être dissimulé dans la maison en ruine voisine, vise le cerveau du témoin avec une arme à micro-ondes : comme nous sommes en 1965, ce prototype d'arme devait être encore volumineux et lourd et il ne pouvait tenir dans l’étui d’où l’extraterrestre l’a extrait. Le témoin est paralysé. Un des " visiteurs " s'adresse à lui en français et l'hypnotise à son insu, tel que cela se pratique par l’hypnose Eriksonienne. La suite de l'échange peut alors se faire par télépathie, puisque l'hypnose le permettrait parfois, à moins que le témoin ne soit simplement induit à croire que c'est le cas. Un défaut de cohérence dans son emploi du temps, alors qu’il dit s’être remis au travail durant près d’une heure et demie après cet événement traumatisant, laisse penser qu’il subit à ce moment ce que l’on appellera plus tard une RR4 (enlèvement) au sujet de laquelle il a souhaité dissimuler ses souvenirs car il craignait d’être interné en hôpital psychiatrique tellement son histoire était incroyable pour l’époque. Par suggestion, l'hypnotiseur lui décrit tous ces événements avec force détails jusqu’au moment où les deux extraterrestres sont sensés remonter dans l'engin qui décolle en oblique à grande vitesse avant de s’évanouir sur place. Cette technique de suggestion est la même que celle employée par les fakirs indiens qui grimpent à une corde " magique " lancée en l'air. Lorsque la scène est prise en photo, la corde apparaît roulée au pied du fakir qui débite son boniment : on ne peut évidemment pas hypnotiser un appareil photo. Tandis qu’un des " visiteurs " effectuait cette suggestion hypnotique, les autres opérateurs ont chargé dans la camionnette l’engin et tout le matériel utilisé. Ils ont détrempé le sol à l’emplacement de l’ovni, puisque le témoin mentionnera la présence de boue humide à cet endroit, et se sont retirés des lieux. Ils reviendront dessécher le sol la nuit suivante avant que la gendarmerie ne vienne observer l’empreinte anormalement durcie le lendemain. Ils ont aussi effacé leurs traces au profit de fausses traces de pas extraterrestres que le témoin dit avoir lui-même effacées par la suite, comme pour refouler cette " preuve " inacceptable de ce qu’il venait de vivre. Alors que le témoin est toujours paralysé, effet qui durera encore 15 minutes, son hypnotiseur lui intime par derrière l'ordre de se réveiller, puis s'éclipse. Les troubles du sommeil du témoin et ses " dons " survenus ultérieurement pourraient s'expliquer par un effet des micro-ondes sur le cerveau. Concernant la taille de moins de 1,20 m des " visiteurs ", on peut supposer qu'il s'agit d'une suggestion hypnotique venue corriger la première impression du témoin, les opérateurs extraterrestres faisant évidemment plus de 1,20 m. On note aussi une nécessaire incohérence dans la mise en scène : les extraterrestres communiquent au début entre eux par des gargouillements et avec le témoin par télépathie. En effet, comment pourraient-ils simuler aux yeux du témoin une communication entre eux si celle-ci n'était pas explicite par des gargouillements ? Sarah Smith - Rencontre du 4ème type Marie-Thérèse de Brosses raconte l'histoire fascinante de Sarah Smith (pseudonyme) dans son livre " Enquête sur les enlèvements extraterrestres " [MTB95 p. 289-325]. Le témoin est une " sensitive électrique " qui attire la foudre en boule et détraque tous les appareils électriques… Elle est la fille d'un père violent, qui menaçait de la tuer si elle poursuivait ses études. D'après les travaux d'Albert Budden et de Kenneth Ring, il s'agit donc d'un sujet prédisposé aux EMI (expérience de mort imminente) ou aux RR4. Ses rencontres avec les extraterrestres sont nombreuses, parfois quotidiennes. Voici résumés les éléments qui les caractérisent, précédés de leur cause hypothétique : Phénomènes électromagnétiques agissant sur le cerveau du sujet :
Phénomènes électromagnétiques agissant sur l'environnement :
Phénomènes de poltergeist :
" Effet stigmate " :
En examinant cette liste, on constate que tous les phénomènes sont apparemment générés par Sarah Smith elle-même et par un champ électromagnétique qui baigne son habitation. Ils n'en sont pas moins très réels, hormis les visions objectives qui émaneraient de l'univers parallèle. Marie-Thérèse de Brosses nous a confirmé par écrit que l’histoire de Sarah " est rigoureusement exacte ou plus exactement conforme à ses propos […] et aux témoignages de diverses personnes : [Elle s’est] livrée à une longue investigation auprès de son entourage et [a] été le témoin des étranges manifestations que [Sarah] provoque ou dont elle bénéficie. " [MTB98]. |
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