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6. Cas où la lune est claire
et proche de l’horizon
Une pré-étude ayant montré que le cas où la lune
est claire et proche de l’horizon semble se produire plus fréquemment
qu’il ne devrait le faire naturellement, ce cas mérite une explication
particulière.
Lorsque la lune est claire et se trouve précisément
sous l'horizon du point où est observé un phénomène OVNI
lumineux, elle produit un cône de nuit noire de hauteur h à la verticale
de ce point O (voir fig. 6-a). Le phénomène lumineux, s’il
est produit dans ce cône d’ombre, bénéficiera donc d’un plus fort
contraste et pourra de ce fait être produit avec moins d’énergie.
Si l’on suppose ici que ce phénomène lumineux est tiré d’une plate-forme
aérienne telle qu’un ballon
dirigeable par exemple, le rayon produit sera, lui, dans la
zone de nuit claire et pourra de ce fait être dissimulé par la clarté
(on verra plus loin comment ce rayon peut être très peu lumineux).
On parlera alors d’effet de contraste dû à la lune ECL. Comme
ce concept revient en permanence au cours de l’étude, nous recommandons
au lecteur de bien le mémoriser.
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Fig. 6-a
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Plus la luminosité de la lune sera forte, plus
l’effet de contraste sera marqué. On note que cette luminosité peut
atteindre 100% sans que le phénomène lumineux soit observé de jour.
En effet la pleine lune et le soleil ne sont parfois qu’approximativement
symétriques par rapport à la terre, et pleine lune sous l'horizon
n’implique pas forcément soleil sur l'horizon (jour).
La hauteur h du cône de nuit noire au point O de
localisation de l’ovni peut être calculée en fonction de l'angle B
parcouru par la lune sous l'horizon et du rayon R de la terre
(6350 km) :
Cos B = R/(R+h) ⇒ h =
(R/Cos B)-R avec R = 6350 km
En réalité, B est l’angle du centre de la
lune sous l’horizon, la moitié supérieure de la lune étant déjà
visible quand B = 0°. Si l’on se base sur le point supérieur
de la lune, il faudra diminuer B de 0,25° puisque la hauteur angulaire
de la lune est approximativement de 0,5°. On a donc plutôt :
h = (R/Cos (B-0,25°))-R avec R =
6350 km
et en toute rigueur, le schéma devient celui de
la fig. 6-b.
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Fig. 6-b
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La distance d+d' peut aussi être calculée à titre
indicatif :
Tg B = (d+d')/R ⇒ d+d' =
R x Tg
B
Ce qui donne les valeurs suivantes (pour B en dessous
de l'horizon) :
B
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~h (km)*
|
~d+d' (km)
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1°
|
0,54
|
111
|
2°
|
2,96
|
222
|
3°
|
7,32
|
333
|
4°
|
13,62
|
444
|
5°
|
21,88
|
555
|
6°
|
32,11
|
666
|
* Nous utilisons le symbole ~ pour indiquer
une approximation (lire " environ ").
Jusqu'à -4° sous l'horizon, la hauteur >h du
tir est encore raisonnable (>13,62 km). On pourra donc parler
d’effet de contraste ECL si l'astre se trouve de 0° à -4° sous l'horizon,
mais pas au-delà.
Si la lune est au-dessus de l’horizon, l’effet
de contraste ECL pourra malgré tout être présent si le relief est
très accidenté (voir fig. 6-c).
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Fig. 6-c
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Un élément de relief de hauteur de crête c par
rapport à l’altitude du point O de localisation de l’ovni, se trouvant
à une distance d’’ de ce point, produira une zone d’ombre de hauteur
h à la verticale de O. Soit B l’angle de la lune sur l’horizon
au moment du phénomène, la hauteur de crête c’ à la distance d’’
nécessaire pour masquer la lune est telle que :
Tg B = c’/d’’ ⇒ c’ =
d’’ x Tg
B
En réalité, une crête de hauteur c’ ne masquerait
que la moitié de la lune car B est l’angle du centre de la
lune sur l’horizon, la moitié supérieure de la lune étant déjà visible
quand B = 0°. Pour masquer aussi la moitié supérieure de la
lune, il faudra augmenter B de 0,25° puisque la hauteur angulaire
de la lune est approximativement de 0,5°. On a donc plutôt :
Tg (B+0,25°) = c’/d’’ ⇒ c’ =
d’’ x Tg
(B+0,25°)
Hauteur de l’ombre portée de la crête :
h = c - c’ ⇒ h =
c - (d’’ x Tg
(B+0,25°))
Le tableau suivant donne quelques valeurs significatives
pour se faire une idée du rôle du relief. Lorsqu’un élément de relief
important est situé à moins de 100 km, il apparaît intéressant
d’étudier son influence.
B
|
d’’ (m)
|
c (m)
|
h (m)
|
0°
|
100 000
|
1 500
|
1 064
|
1°
|
1 000
1 000
2 000
4 000
10 000
50 000
100 000
|
50
100
100
200
300
1 400
3 000
|
28
78
56
113
82
309
818
|
2°
|
1 000
1 000
2 000
4 000
10 000
30 000
|
50
100
100
200
500
1 300
|
11
61
21
43
107
121
|
5°
|
1 000
1 000
2 000
4 000
|
100
200
200
400
|
8
108
16
32
|
10°
|
1 000
1 000
2 000
4 000
|
200
300
400
800
|
19
119
38
77
|
15°
|
1 000
2 000
4 000
|
300
600
1 200
|
27
55
109
|
20°
|
2 000
|
800
|
62
|
Pour ce calcul de h, on n’a pas tenu compte de
la courbure de la terre qui commence cependant à avoir une influence
sur le résultat lorsque la crête est située à plus de 10 km
du point d’observation (voir fig. 6-d).
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Fig. 6-d
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A cette distance, en effet, le relief commence
à " descendre " d’une hauteur h’ sous l’horizon
selon la formule déjà rencontrée :
h’ = (R/Cos B)-R avec Tg
B = d’’/R
h’ = (R/(Cos (Atg d’’/R)))
- R avec R =
6350 km
Ce qui donne les valeurs h’ de correction suivantes
(à soustraire de h calculé précédemment) :
d’’ (m)
|
h’ (m)
|
10 000
|
8
|
20 000
|
31
|
30 000
|
71
|
40 000
|
126
|
50 000
|
197
|
60 000
|
283
|
70 000
|
386
|
80 000
|
504
|
90 000
|
638
|
100 000
|
787
|
Afin de démontrer que l’effet de contraste dû à
la lune ECL est exploité par les auteurs d’ovnis, il nous faudra
comparer le pourcentage de fois où il apparaît à sa probabilité
naturelle d’apparition.
Pour évaluer la probabilité naturelle de l’effet
de contraste ECL au moment du phénomène lumineux observé, on peut
extrapoler la valeur de l’angle B à partir du temps t
de lever et de coucher de la lune.
La terre tourne de 360° en 24 h soit de 1°
en 4 minutes. Le mouvement orbital de la lune autour de la
terre, l’inclinaison de l’axe de rotation de la terre par rapport
au plan orbital de la lune, la latitude de la France, ainsi que
d’autres facteurs, permettent de retenir expérimentalement un déplacement
vertical apparent plus lent pour la lune, d’environ 1° en 7 minutes.
Cette approximation n’est valable que lorsque la lune est éloignée
de son point culminant dans le ciel (transit) car lorsque son mouvement
vertical s’inverse, sa vitesse angulaire verticale doit nécessairement
s’annuler. On considère donc que la lune se déplace en moyenne verticalement
de 1° en 7 minutes aux abords de l’horizon terrestre.
En une période de 24 heures, la lune croisera
2 fois l'horizon de façon pseudoaléatoire. (En réalité, la
lune croise l’horizon ~29 fois en 15 jours soit un peu
moins de 2 fois par jour, puisque son lever et son coucher
sont retardés quotidiennement en France de 10 à 90 minutes).
Pour le calcul de la probabilité, on retient comme pouvant produire
un effet de contraste ECL la plage de 42 minutes telle que :
-28 min ≤ t - t’ ≤ +14 min
ce qui correspond grossièrement à
-4° ≤ angle B ≤ 2°
avec t = temps de la lune à 0° sur l'horizon
et t’ = temps de l'observation
quand la lune se couche et inversement quand elle se lève
Probabilité naturelle de ECL :
42 min x 2 =
84 min sur 24 heures soit environ 1/17 ou 5,8% (en réalité
5,6%).
La probabilité d’un effet ECL efficace est
en fait inférieure car on veut aussi qu’il y ait une certaine cohérence
entre la hauteur h du cône d’ombre et l’altitude de l’ovni, que
la lune soit suffisamment lumineuse et que le relief soit favorable
si la lune est sur l’horizon. Certains cas rares produisent
un effet de contraste ECL si la lune est à plus de 2° sur l’horizon,
à condition que le relief proche du point d’observation soit très
prononcé dans la direction de la lune. On a retenu un angle de 2°
au-dessus de l’horizon pour ce calcul de probabilité, de telle sorte
que les cas où l’effet ECL est inefficace avec une lune à près de
2° sur l’horizon s’équilibrent avec les cas où l’effet ECL est présent
alors que la lune est plus haute sur l’horizon. Ainsi le nombre
de cas où la lune est jusqu’à 2° sur l’horizon est-il plus
ou moins le reflet du nombre de cas où le relief produit vraiment
un effet ECL. Quoi qu’il en soit, nous aurions pu choisir une autre
valeur pour cet angle sur l’horizon, pourvu que la probabilité naturelle
de l’effet ECL ait été calculée adéquatement.
On distinguera dans cette étude l’analyse qualitative
de l’analyse quantitative (statistique). L’efficacité de l’effet
ECL ne sera évaluée que pour l’analyse qualitative des cas d’ovni.
Un effet ECL inefficace, par exemple si la lune est noire, sera
malgré tout retenu pour l’analyse quantitative des cas, qui n’est
qu’une analyse statistique brute des données.
La probabilité naturelle de l’effet de contraste
ECL est donc approximativement de 1/17 ou 5,8%.
Nous avons voulu vérifier le calcul de cette probabilité par sondage.
Pour cela, nous avons considéré l’apparition d’un ovni fictif tous
les jours de l’année 1999 à 00:00 TU
(lire " 0 heure en temps universel "). Comme
l’amplitude du mouvement apparent de la lune croît lorsqu’on se
rapproche du plan de son orbite autour de la terre, elle doit franchir
l’horizon un peu plus rapidement dans le sud de la France et on
peut s’attendre à ce que la probabilité naturelle de l’effet ECL
diminue alors, car sa présence est plus brève. Nous avons donc examiné
le cas où l’ovni apparaît au nord de la France à Dunkerque (2° 20’ E - 51° 2’ N)
et, 930 km plus au sud, à Perpignan (2° 53’ E - 42° 42’ N).
Les résultats sont les suivants :
Dunkerque
(Nord)
|
|
Perpignan
(Pyrénées orientales)
|
Jour de l’année
1999 à 00:00TU
|
Angle B
(effet ECL)
|
Jour de l’année
1999 à 00:00TU
|
Angle B
(effet ECL)
|
22 fév
9 mars
23 mars
7 avr
21 avr
6 mai
20 mai
5 juin
6 juin
20 juin
7 juil
22 juil
7 août
22 août
5 sept
20 sept
4 oct
2 nov
1er déc
30 déc
|
-1° 37’
-3° 8’
0° 45’
-1° 21’
0° 54’
1° 19’
-2° 8’
1° 37’
-2° 37’
-0° 56’
-0° 50’
-1° 23’
-2° 20’
0° 2’
0° 43’
-4°
0° 47’
-0° 45’
-2° 25’
-3° 19’
|
8 fév
9 mars
23 mars
21 avr
7 mai
21 mai
6 juin
20 juin
7 juil
22 juil
6 août
21 août
5 sept
20 sept
4 oct
19 oct
2 nov
1er déc
30 déc
|
-2° 26’
0° 27’
-3° 19’
-3° 38’
-0° 19’
0° 4’
0° 21’
-2° 55’
-1° 15’
0° 51’
0° 46’
-2° 14’
-3° 13’
-0° 21’
-2° 47’
-3° 33’
-3° 30’
-3° 53’
-3° 13’
|
Total
|
20 cas
|
Total
|
19 cas
|
20/365 =
5,5%
|
19/365 =
5,2%
|
Ce sondage révèle une probabilité encore plus faible
que celle prévue et qui diminue bien dans le sud de la France. Nous
l’avons complété par une dizaine d’autres sondages étalés d’heure
en heure au cours de la nuit et qui sont venus confirmer ce résultat.
Cependant, plutôt que de procéder par sondage, l’idéal serait évidemment
de pouvoir faire effectuer par un centre astronomique le calcul
de la durée de présence de l’effet ECL par 24 h pour les 50 dernières
années. On aurait ainsi un résultat tout à fait fiable.
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