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42. Étude de cas d’enlèvementLes N° 314 et 317 de LDLN recensent une trentaine de cas qui évoquent un possible enlèvement par des extraterrestres. Pour 14 de ces cas seulement (dont celui du 29 mars 1978, déjà traité dans les cas avec dommage physique), la date, l’heure et le lieu sont précisés. On peut ajouter à cette liste le cas de Haravilliers présenté en détail dans les N° 349 et N° 352, outre celui de l’affaire de Fontenay-Trésigny déjà étudié ci-dessus. Le détail des 14 nouveaux cas étudiés se trouve en annexe B § XXVIII. Sur les 9 cas retenus pour les statistiques, on trouve 4 effets ECS (44,4%) et aucun effet ECL. On peut supposer que les militaires évitent autant que possible la présence caractéristique de l’effet ECL afin de ne pas se trahir ouvertement, alors que le maintien du secret est ici essentiel. Avant d’examiner le contenu de ces cas d’" enlèvement ", il nous semble utile de mentionner les expérimentations de l’enquêteur américain Nicholas Reiter qui ont montré en 1994 que les expériences d’" enlèvement " vécues la nuit dans leur chambre par une dizaine de sujets volontaires étaient toutes associées à une élévation de l’intensité du champ électromagnétique ambiant [AB98 p. 87 et suiv.]. Ces résultats intéressants restent cependant à confirmer dans un contexte scientifique rigoureux. On connaît aussi un certain nombre de cas d’" enlèvement " où les enquêteurs ou des médecins ont assisté " en direct " à la description d’une RR4 par un sujet qui se tenait devant eux. Le Docteur Jean Monro, directeur du Breakspear Hospital (Hertfordshire) où l’on traite les malades " sensitifs électriques ", a pu constater ce phénomène à plusieurs reprises [AB98 p. 262]. Il est clair dans ces conditions que la réalité matérielle des extraterrestres et de leur vaisseau décrits par la victime est plus qu’improbable. 4 km au SSE de Bonnieux (Vaucluse), 14 septembre 1975 Le témoin (une femme) effectue sa promenade habituelle
et pouvait donc être attendu. Elle a un malaise et se sent très fatiguée,
puis paralysée. Elle observe un faisceau lumineux venant du ciel ainsi
qu’un rectangle rouge orangé au sol. Elle subit peut-être une décorporation
et a l’impression " qu’autre chose agit sur sa volonté ".
Elle se rend le lendemain à l’hôpital pour examens du fait que son cancer
de la gorge se développe depuis qu’elle refuse tout traitement. On lui
annonce alors que son cancer a disparu (sic). Le 16 septembre, le médecin
du travail la déclare apte à retravailler. Pourrait-on attribuer cette
guérison " miraculeuse " à un
rayonnement électromagnétique ayant agit sur le cerveau ou sur la
tumeur ? Il faut signaler à ce propos que la recherche médicale civile
étudie avec un certain succès depuis plusieurs années le traitement par
rayonnement électromagnétique
de la douleur et de diverses affections telles que le cancer, le diabète,
la dépression, la migraine ou la perte du sommeil, etc, ainsi que l’accélération
de la régénération osseuse ou tissulaire. Illumination comme en plein jour, " la lumière semblant provenir de partout à la fois " et " ne produisant pas d’ombre ", ce qui est typique d’une luminosité répartie dans un espace, produite par ionisation de l’air de cet espace. Masse lumineuse sur le chemin. Le témoin, une femme de 68 ans circulant seule dans sa voiture, éprouve diverses sensations puis perd connaissance et se réveille ~100 m plus loin. Le départ de l’ovni " à une allure vertigineuse, et sans bruit " suggère qu’il s’agissait bien d’une projection lumineuse, d’autant plus que la route passe à cet endroit sous un véritable tunnel végétal impénétrable par un objet solide. En outre, la description des autres phénomènes lumineux correspond bien au schéma habituel. Cette partie de son récit semble donc issue de l’observation d’une réalité objective. D’ailleurs son garagiste constatera 2 semaines plus tard " d’inexplicables phénomènes magnétiques extrêmement intenses " sur son véhicule, selon le journaliste Hugo Nhart qui a enquêté de façon très approfondie sur ce cas [HN99 p. 101-134]. En revanche, d’autres points de son témoignage évoquent plutôt une hallucination liée à l’influence du fort champ électromagnétique présent. Ainsi a-t-elle l’impression que sa voiture se déplace contre sa volonté et malgré ses efforts désespérés pour l’immobiliser. Ses perceptions sensorielles sont exacerbées et elle distingue le détail des feuilles des arbres situés pourtant à 10 ou 20 mètres de là. Elle a aussi l’impression qu’on lui retire le cerveau du crâne, sensation qui est parfois éprouvée par les consommateurs de cannabis. Le témoin arrive chez elle avec ~55 minutes de retard (missing time). Elle se souviendra plus tard d’une parodie d’examen médical dont elle retrouve des traces sur ses organes génitaux, traces qui semblent a priori ne pas pouvoir être d’origine psychosomatique puisqu’elle découvre de la " terre " et une déchirure épidermique allant de l’anus au vagin lors de sa toilette intime. Mais s’agit-il réellement de terre ? L’a-t-elle mise elle-même lors d’un délire hallucinatoire ? Lui aurait-on mis cette terre lors de sa perte de conscience ce qui nécessitait l’intervention peu souhaitable d’opérateurs sur le terrain, intervention néanmoins possible par nuit totalement noire ? Cela reste difficile à concevoir, mais nous préférerions l’envisager plutôt que d’escamoter la réalité des faits. Voici cependant ce qui ressort d’une discussion de ce cas que nous avons eue ultérieurement avec un psychiatre : si l’on admet que le témoin est victime d’une hallucination où elle est convaincue de subir un examen médical alors qu’elle se trouvait d’après ses souvenirs sur une sorte de cheval d’arçon, il n’est pas totalement exclu que par un phénomène dit de " conversion hystérique ", elle ait provoqué une déchirure épidermique allant de l’anus au vagin capable de faire passer des excréments vers celui-ci. Ceux-ci une fois séchés et mélangés à l’eau de son lavage interne auraient pu alors passer pour de la terre. (Hugo Nhart nous indiquera plus tard que la présence de terre lui aurait en fait été confirmée par un médecin.) Cependant, cette réaction somatique serait tout à fait atypique par rapport aux conversions hystériques connues qui sont généralement plus fonctionnelles qu’organiques. Il faudrait donc plutôt envisager qu’elle ait eu une crise d’épilepsie temporale, naturelle ou provoquée, crise qui pourrait rendre compte de son hallucination et aurait engendré un comportement inconscient qui l’aurait amenée à se blesser. Ce faisant, le contenu de son hallucination aurait en réalité été induit au moment de cette blessure, l’amenant à se croire sur une sorte de cheval d’arçon. On rencontre parfois des cas de " fugues épileptiques " où le malade se comporte durant plusieurs heures de façon entièrement automatique sans en conserver ultérieurement le souvenir. On pourra pourtant s’étonner que cette déchirure épidermique, habituellement très douloureuse, n’ait provoqué aucune gêne chez le témoin qui constata le lendemain " une totale insensibilité de ses organes génitaux, ainsi qu’un gonflement anormal de leurs parties externes ". Aurait-elle pu aussi s’auto-anesthésier lors de son hallucination ? Comme on le voit, il est donc possible d’interpréter de 2 façons symétriques cette hallucination avec trace physique :
Il nous semble ici que c’est la deuxième interprétation qui doive être retenue. L’hallucination pourrait intégrer un événement perturbateur extérieur (et se baser sur ce que voit et vit réellement le témoin) de la même façon qu’un rêve intègre dans son déroulement une porte qui claque ou un klaxon de voiture afin de préserver le sommeil du dormeur. Mais on ne saurait voir ici une base suffisamment solide pour expliquer les hallucinations collectives, car si 2 dormeurs partageant la même chambre peuvent chacun visualiser instantanément une voiture lorsqu’un bruit de klaxon vient perturber leur sommeil, il y a fort peu de chance que les 2 voitures se ressemblent, sauf à envisager une improbable contamination des dormeurs par télépathie. En extrapolant, on peut envisager que cet événement perturbateur ne soit pas extérieur mais soit dans la plupart des cas une sensation induite dans le cerveau du sujet par le champ électromagnétique présent. On a déjà vu à ce propos que Michael Persinger signale que lorsque le cerveau est soumis à certains rayonnements électromagnétiques, la région correspondant aux organes sexuels est particulièrement stimulée, ce qui pouvait expliquer le fait que les victimes d’enlèvement rapportent souvent des examens de leurs organes génitaux. Mais des rayonnements électromagnétiques peuvent en fait provoquer une palette très riche de sensations dans le cerveau et stimuler artificiellement aussi bien le toucher que la vue, l’ouïe, l’odorat ou le goût, ou encore des émotions telles que la joie ou la tristesse. Le type particulier d’ondes utilisé pourrait donc dans une certaine mesure expliquer les visions récurrentes des victimes puisqu’il serait capable de provoquer toujours les mêmes sensations artificielles, et ce mécanisme se répéterait d’un sujet à l’autre car nous possédons tous un cerveau structuré et fonctionnant de la même manière. Ce constat de récurrence existe depuis longtemps déjà au sujet des rêves pour lesquels la psychanalyse propose un décodage universel, même si celui-ci est parfois inattendu. C’est ainsi par exemple que le rêve de l’extraction d’une dent symbolise la castration. Si donc il existe des rêves récurrents d’un individu à l’autre, il devient possible d’envisager qu’il existe aussi des hallucinations récurrentes : l’impression subjective que le cerveau sort de la tête en est ici l’illustration. Bussière-Saint-Georges (Creuse), 18 janvier 1977 L’heure de retour du témoin de chez un voisin était sans doute prévisible et il pouvait être attendu. Le témoin se trouve " projeté dans un buisson à 50 m de là ", ce qui est parfaitement atypique, sauf peut-être dans un contexte de poltergeist, à moins que cela ne soit dû à l’emploi d’une arme que nous ne connaissons pas. Peut-être aussi s’agit-il de l’illusion d’une projection après que le témoin se soit déplacé normalement. 3 lumières au-dessus du témoin. Celui-ci est paralysé et tremble, et il a des sensations de courants d’air et de bourdonnements, conséquences possible de la présence d’un fort champ électromagnétique. Il observe " une très belle fantasmagorie " et un faisceau lumineux. L’ovni disparaît et le témoin constate que 75 minutes se sont écoulées (missing time). Il est en état de choc et souffrira de maux de tête. Nous reproduisons à titre d’exemple en annexe D § II le compte rendu de Joël Mesnard sur ce cas, présenté pages 14 et 15 du N° 317 de la revue LDLN. Sion-les-Mines (Loire-Atlantique), 4 décembre 1979 2 témoignages complémentaires. Grosse boule rouge qui vient se positionner sur une voiture et la fait disparaître dans un nuage de fumée devant la voiture du témoin. Le témoin ne peut cependant exclure catégoriquement que cette voiture ait simplement tourné au carrefour, ce qui nous semble l’hypothèse la plus vraisemblable. Lui-même sera ensuite suivi par la même boule et c’est la boule qui disparaîtra (le témoin a-t-il enlevé les extraterrestres ?!). Ce témoignage n’a rien d’une RR4 et est donc éliminé des statistiques, même si la réalité de la présence de l’ovni ne fait pas de doute, alors que celui-ci profite des effets ECS et ECL conjugués en un effet EC2, ce qui est rappelons-le une situation très rare (1 chance sur 170). Près de Sospel (Alpes-Maritimes), 30 avril 1983 Une boule lumineuse apparaît dans la chambre du témoin, ce qui semble être la cause de son réveil. Le témoin (une femme) s’éclipse pour ouvrir une fenêtre dans la pièce voisine et trouve 4 êtres dans sa chambre lorsqu’elle revient. Cette chambre possède apparemment une porte-fenêtre donnant sur l’extérieur mais on ne sait pas si celle-ci était verrouillée. On peut cependant penser qu’elle était ouverte puisque le témoin cherchait à créer un courant d’air. Il était donc possible de s’introduire dans la pièce de l’extérieur. Les êtres semblent porter un masque aux orbites trop étirées, leurs yeux étant décentrés vers le nez, ce qui donne l’impression qu’ils louchent et nous parait être un indice en faveur d’une possible supercherie. Le mari du témoin ne se réveillera pas car il dort trop profondément. Sa femme elle-même ressent des difficultés pour parler avec les visiteurs. Enfin, les 4 chiens de garde, les yeux exorbités devant cette scène, sont particulièrement paisibles. Ce sont là quelques indices de la présence d’un champ électromagnétique mais rien ne permet d’affirmer que le témoin est en train d’avoir une hallucination. Elle se souviendra en effet de tous ces événements sans difficulté et sans avoir recours à l’hypnose. Elle est donc peut-être victime d’une mise en scène sophistiquée. Les visiteurs quant à eux ont la tête couverte d’une calotte enveloppante, qui pourrait très bien être un écran contre des ondes électromagnétiques malgré tout utilisées. Il y a d’autres " extraterrestres " dans la cour où le témoin est invité à assister à une projection sur fond de brume. L’histoire de l’humanité, essentiellement nos guerres, défile sous ses yeux sous forme de projection cinématographique et de diapositives. Le témoin signale que les guerres ne l’intéressent pas, mais le programme est imposé. Elle s’étonne aussi que ses visiteurs soient tous masculins… Vers 4h, ceux-ci repartent dans un vaisseau noyé dans la brume dont il est difficile de dire s’il est purement lumineux, mais qui ne laissera pas de traces au sol. La victime a une réaction de stress post-traumatique et craindra ensuite le retour annoncé par ses visiteurs, tout en le souhaitant. Le relief alentour est très accentué et truffé de blockhaus datant de la dernière guerre. Ceux-ci ont pu servir de base de tir pour les phénomènes lumineux ou même pour la projection du film et des diapositives si cet épisode n’était pas hallucinatoire, comme nous sommes porté à le croire. Viry-Châtillon (Essonne), 28 mai 1991 Cet événement est indirectement lié à la grande vague du 5 novembre 1990, ce qui semble signer son origine. Le 5 novembre 1990, Béatrice (pseudonyme) observe de très près un ovni, comme beaucoup d’autres témoins ce soir-là. Quelques mois plus tard, le 28 mai 1991 vers 23:00C, Béatrice entend longuement un bourdonnement d’hélicoptère au-dessus de sa maison, mais elle ne se lève pas pour aller voir la source de ce bruit. Elle fait part de son aventure à Anne (pseudonyme) qui lui apprend avoir vécu le même incident le même jour à la même heure, alors que leurs domiciles sont trop éloignés pour que la cause du bourdonnement d’hélicoptère puisse être la même. D’autre part, le fils d’Anne qui dormait dans la pièce voisine et les voisins interrogés n’ont rien entendu. Il semble donc s’agir plutôt d’une sensation sonore perçue directement dans le cerveau du témoin, comme on peut en provoquer à l’aide d’un rayonnement électromagnétique. Ainsi, ces deux amies ont été simultanément victimes de la même illusion sonore, ce qui ne peut être fortuit. Mais l’expérience d’Anne ne s’arrête pas là. Au même instant, sa chambre était " baignée d’une lumière verte venue de nulle part. La fenêtre et les volets étaient fermés, et rien ne permet de comprendre d’où venait cette lumière qui n’en était pas une puisqu’elle n’éclairait pas […]. Tout était noyé dans un brouillard vert. " Cela évoque cette fois-ci un rayonnement de micro-ondes traversant les volets pour venir ioniser l’air de la pièce, ce qui aurait mis en danger la santé du témoin, à moins qu’il ne s’agisse plutôt d’une vision hallucinatoire. Anne eut la sensation qu’on voulait l’arracher de son lit et sentit un tourbillon d’air qui pourtant ne déplaça aucun objet. Ces sensations vraisemblablement elles aussi hallucinatoires pourraient être à nouveau attribuées à l’effet d’un champ électromagnétique sur son cerveau. On voit donc dans cette affaire, que c’est Anne qui était visée principalement. Mais les auteurs ont cru bon d’établir un lien avec les ovnis du 5 novembre via son amie Béatrice, ce qui a le mérite de rendre ce cas plus extraordinaire mais ce qui les trahit du même coup. |
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