Si le soleil se trouve sous l’horizon au moment
du phénomène OVNI, on parlera alors d’effet de contraste dû au
soleil ECS. La hauteur h du cône d’ombre au point O de localisation
de l’ovni peut être calculée comme pour la lune mais c’est sans
intérêt ici car l’effet de contraste est présent de haut en bas
du cône d’ombre, même si celui-ci a une hauteur h très importante,
dépassant 300 km au moment du crépuscule astronomique (-18°).
Si le soleil est au-dessus de l’horizon, l’effet de contraste ECS
pourra de nouveau être présent si le relief est très accidenté.
La hauteur de l’ombre portée de la crête se calcule comme pour la
lune, avec la même correction de 0,25° puisque le diamètre apparent
du soleil est le même que celui de la lune (voir paragraphe précédent
pour le calcul).
Afin de démontrer que l’effet de contraste dû au
soleil ECS est exploité par les auteurs d’ovnis, il nous faudra
comparer le pourcentage de fois où il apparaît à sa probabilité
naturelle d’apparition.
Pour évaluer la probabilité naturelle de l’effet
de contraste ECS au moment du phénomène lumineux observé, on peut
extrapoler la valeur de l’angle B à partir du temps t
de lever et de coucher du soleil.
Comme pour la lune, on considère que le soleil
se déplace en moyenne verticalement de 1° en 7 minutes aux
abords de l’horizon terrestre.
En une période de 24 heures, le soleil croisera
2 fois l'horizon de façon grossièrement prévisible selon la
saison, en début de soirée et en début de matinée. On pourra donc
craindre que les cas d’ovnis étudiés soient choisis parce que le
soleil avait toutes les chances d’être bien placé. Les résultats
statistiques seront donc peut-être moins convaincants malgré la
rigueur apportée à la sélection des lots de cas étudiés et l’étude
systématique de tous les cas d’un lot.
Pour le calcul de la probabilité, on retient comme
pouvant produire un effet de contraste ECS la plage de 140 minutes
telle que :
-126 min ≤ t - t' ≤ +14 min
ce qui correspond grossièrement à
-18° ≤ angle B ≤ 2°
avec t = temps du soleil à 0° sur l'horizon
et t’ = temps de l'observation
quand le soleil se couche et inversement quand il se lève
Probabilité naturelle de ECS :
140 min x 2 =
280 min sur 24 heures soit environ 1/5 ou 19,4%.
La probabilité d’un effet ECS efficace est
en fait un peu inférieure car on veut aussi que le relief soit favorable
si le soleil est sur l’horizon. Certains cas plus rares produisent
aussi un effet de contraste ECS si le soleil est à plus de 2° sur
l’horizon, à condition que le relief proche du point d’observation
soit très prononcé dans la direction du soleil. Comme pour la lune,
on distinguera l’analyse qualitative de l’analyse quantitative (statistique).
L’efficacité de l’effet ECS ne sera évaluée que pour l’analyse qualitative
des cas d’ovni. Un effet ECS inefficace, par exemple si le relief
nécessaire est absent, sera malgré tout retenu pour l’analyse quantitative
des cas, qui n’est qu’une analyse statistique brute des données.
Attention, ce calcul sous-entend aussi que tous
les cas d’ovnis soient pris en compte pour cette statistique, y
compris les cas diurnes qu’il ne serait pas nécessaire d’étudier
en détail mais qu’il faudrait comptabiliser.
Rappelons que de nos jours, les observations diurnes
se font rares, ce qui permet d’emblée de supposer que les cas d’ECS
apparaîtraient plus d’une fois sur 5. On pourra objecter que les
observations ont lieu de nuit pour une raison qui n’a peut-être
rien à voir avec la position des astres et que ce résultat statistique
est dans ce cas indûment favorisé. Pour parer cette objection, on
peut recalculer la probabilité naturelle de l’effet ECS au cours
de la nuit uniquement.
On considère que la durée moyenne de la nuit en
France est de ~12 heures, passant par un minima de ~8 heures
en été et un maxima de ~16 heures en hiver. (En réalité, la
durée moyenne de la nuit est proche de 11 h 52 min).
Pour le calcul de la probabilité de ECS nocturne,
on retient comme pouvant produire un effet de contraste ECS la plage
de 126 minutes telle que :
-126 min ≤ t - t' ≤ +0 min
ce qui correspond grossièrement à
-18° ≤ angle B ≤ 0°
avec t = temps du soleil à 0° sur l'horizon
et t’ = temps de l'observation
quand le soleil se couche et inversement quand il se lève
Probabilité naturelle de ECS nocturne :
126 min x 2 =
252 min sur 12 heures soit environ 1/3 ou 35% (35,4% pour
une nuit de 11 h 52 min), ce qui est une probabilité plutôt
forte. Notons comme cas extrême que lors de la deuxième quinzaine
de juin, lorsque l’angle B reste supérieur à -18° toute la
nuit dans le nord de la France, la probabilité naturelle d’ECS est
alors de 100% cette nuit-là.
La probabilité naturelle de l’effet de contraste
ECS nocturne est donc approximativement de 1/3 ou
35%. NB : suite à un réexamen plus approfondi, ce résultat
est discuté en annexe E § 3.
Nous avons voulu vérifier le calcul de cette probabilité par sondage.
Pour cela, nous avons relevé l’heure de coucher du soleil et l’heure
où le soleil est à -18° sous l’horizon pour chaque jour de l’année
1999, au centre géométrique de la France (Saint-Amand-Montrond dans
le Cher). Cela nous fournissait la durée de l’effet ECS chaque nuit,
après avoir multiplié par 2 la différence entre l’heure à -18° et
l’heure à 0°, puisque le coucher et le lever du soleil sont symétriques.
Nous avons ensuite rapporté la moyenne de ces durées à la durée
moyenne d’une nuit (12 heures). Cela nous a fourni une probabilité
naturelle de l’effet ECS de 34,3% (34,7% pour une durée moyenne
de la nuit de 11 h 52 min). Ce sondage révèle donc une
probabilité inférieure à celle prévue, pour une latitude moyenne
en France. Cependant, nous avons pu constater qu’à la latitude de
Saint-Amand-Montrond, lors de la deuxième quinzaine de juin, le
soleil descend tous les ans au-delà de -18° sous l’horizon ce qui
fait que l’effet ECS ne dure jamais toute la nuit. Pour voir ce
qui se produit aux latitudes plus élevées telle que celle de Paris
où l’effet ECS est permanent les nuits de la deuxième quinzaine
de juin, nous avons artificiellement prolongé cet effet toute la
nuit, du 16 au 30 juin 1999. Cela a eu une incidence modeste
sur le résultat et nous avons alors obtenu une probabilité naturelle
de l’effet ECS de 35,1%, toujours proche de la valeur prévue (35,5%
pour une nuit de 11 h 52 min). Les données sont présentées
en annexe A § V.
Plutôt que de procéder par sondage, l’idéal serait une fois encore
de pouvoir faire effectuer ce calcul pour les 50 dernières
années par un centre astronomique. On aurait ainsi un résultat tout
à fait fiable.
On peut aussi recalculer la probabilité naturelle
de l’effet ECS au cours de la journée uniquement.
Pour le calcul de la probabilité de ECS diurne,
on retient comme pouvant produire un effet de contraste ECS la plage
de 14 minutes telle que :
0 min ≤ t - t' ≤ +14 min
ce qui correspond grossièrement à
0° ≤ angle B ≤ 2°
avec t = temps du soleil à 0° sur l'horizon
et t’ = temps de l'observation
quand le soleil se couche et inversement quand il se lève
Probabilité naturelle de ECS diurne :
14 min x 2 =
28 min sur 12 heures soit environ 3,9% (3,8% pour un jour
de 12 h 8 min), ce qui est une probabilité plutôt faible.
La probabilité naturelle de l’effet de contraste
ECS diurne est donc approximativement de 3,9%.