36. Août 1998

Résumé ] 1. Introduction ] 2. Fuseaux horaires ] 3. Heure d'été ] 4. Mouvement lune soleil ] 5. Eclairage de la lune ] 6. Lune sous l'horizon ] 7. Soleil sous l'horizon ] 8. Photométrie ] 9. Lune et soleil sous l'horizon ] 10. Pic ovni ] 11. La technologie des plasmas ] 11b. Modèle théorique ] 11c. Plasmas pulsés ] 12. Ballons dirigeables ] 13. Le debunking ] 14. Sélection des cas ] 15. Pré-étude ] 16. Année 1946 ] 17. Année 1954 ] 18-24. Années 1967 à 1989 ] 25. Le 5 novembre 1990 ] 26-35. Années 1991 à 1997 ] [ 36. Août 1998 ] 37. Synthèse vagues d'ovnis ] 38. Col de Vence ] 39. Cuincy ] 40. Dommages physiques ] 41. Skytracers ] 41b. Fontenay-Trésigny ] 42. Cas d'enlèvement ] 42b. Haravilliers ] 43. Rencontres dans le ciel ] 43b. Crash du Vol TWA 800 ] 44. Lune et soleil impliqués ] 45. Cas connus ] 46. Statistiques ] 47. Cas éliminés ] 48. Poursuite de la recherche ] 49. Autres études ] 50. Conclusion ]

o v n i s  :   l ' a r m é e   d é m a s q u é e

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36. Étude de la vague d’août 1998

Cette vague relativement importante, pour laquelle on a recensé ~90 cas, eut lieu sur toute la France, avec une prédominance dans les Ardennes où l’on compte ~230 témoins dont le récit a été jugé fiable. Tous les cas présentés ont été étudiés sauf ceux pour lesquels l’heure de l’observation n’est pas indiquée. On constate l’absence de cas diurnes parmi les cas étudiés pour cette vague qui s’étale de 21:30C à 07:00C du matin. La revue LDLN rappelle à ce propos qu’à la fin des années 40, on comptait 65% de cas diurnes, avec de nombreuses apparitions d’entités extraterrestres. Il semble que l’on assiste aujourd’hui à une économie de moyens, avec des cas qui se limitent plus facilement à des effets entièrement lumineux. Peut-être aussi les apparitions d’entités en chair et en os de l’époque ne seraient-elles plus crédibles aujourd’hui car nos contemporains ont l’esprit critique plus aiguisé. Cependant, malgré cette apparente économie de moyens, on verra que le cas de Vivier-au-Court (Ardennes) est particulièrement original.

Certains enquêteurs ont évoqué l’idée que l’armée aurait pu faire usage de drones télécommandés (petits aéronefs de reconnaissance) pour créer cette vague d’ovnis. Cette hypothèse peut facilement être rejetée car les témoignages mentionnent régulièrement :

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Un ovni totalement silencieux.

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Un vol stationnaire ou très lent.

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Une accélération fulgurante.

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Un changement de cap à angle aigu.

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Une disparition instantanée sur place.

Ces 5 points qui sont peu compatibles avec la présence d’un objet matériel appuient en revanche très bien l’idée d’une boule de plasma lumineux. En réalité, cette vague ne se distingue guère des milliers d’observations de ces 60 dernières années.

De nombreuses apparitions du 10 août 1998, échelonnées de ~22h20 à minuit, évoquent visuellement une improbable rentrée atmosphérique alors que les témoins mentionnent souvent une faible altitude de l’ovni. En fait, la vague qui ne prétend pas officiellement imiter une rentrée atmosphérique se produit durant une période d’observation d’étoiles filantes. C’est donc là que se trouve le pré-debunking (debunking programmé d’avance) et cela explique que la majorité des phénomènes observés soient de courte durée, alors que l’effet ECS ou ECL présent aurait permis des apparitions plus longues. Le pré-debunking semble cependant ne pas avoir fonctionné car la presse cette fois-ci ne s’y est pas laissé prendre et elle a fait correctement écho à cette vague d’ovnis qui n’avaient décidément rien à voir avec des étoiles filantes. Par un phénomène d’entraînement, les témoins qui n’auraient normalement rien dit se sont alors décidés à témoigner après avoir lu la presse. Par un phénomène d’entraînement identique, quelques canulars sont apparus, qui ont dû être éliminés.

Le détail des cas étudiés se trouve en annexe B § XXIII.

Lorsque des observations sont à la fois regroupées géographiquement et dans le temps comme c’est le cas pour la journée du 10 août 1998, il devient difficile de distinguer les apparitions les unes des autres, ce qui est problématique lorsque la position du soleil et de la lune sont très favorables à notre hypothèse, comme nous l’avons vu ci-dessus. Le risque de compter 2 fois la même apparition rapportée par des témoins en des lieux différents mais proches et à des heures quasi identiques n’est pas négligeable. Pour mieux aborder ce problème, les lieux d’observation de la journée du 10 août sont présentés sur une carte de France (fig. 36-a) et les distances entre les sites sont rappelées chaque fois que nécessaire (en annexe B).

Fig. 36-b : journée du 10 août 1998
                                                            

On peut à cette occasion émettre une objection intéressante à l’idée qu’il existe une corrélation trahissant une supercherie entre le phénomène OVNI et le lever et le coucher du soleil. En effet, on peut craindre que les apparitions à ces périodes de la nuit produisent spontanément plus de témoignages que les apparitions du milieu de la nuit alors que le nombre de témoins potentiels est réduit, ce qui augmente alors le risque de dupliquer par erreur ces cas favorables à l’effet ECS. Et sans même parler de les dupliquer, on peut penser qu’on en collecte tout simplement plus à ces heures-là. On touche ici du doigt la difficulté à rechercher une corrélation avec le mouvement du soleil auquel la vie humaine est elle-même si fortement corrélée. La corrélation avec le mouvement de la lune semble à ce titre susceptible d’être beaucoup plus convaincante car celle-ci influe peu sur les activités humaines.

Sur 36 cas retenus pour les statistiques, on observe 22 effets ECS (61,1%), 7 effets ECL (19,4%) et 5 effets EC2 (13,9%). Ces résultats, très loin des valeurs naturelles que l’on aurait pu attendre (respectivement 35%, 5,8% et 0,6%), semblent remarquablement significatifs d’un choix volontaire des auteurs d’ovnis quant à la position de la lune ou du soleil.
 
Vivier-au-Court et Vrigne-aux-Bois (Ardennes), 10 août 1998

Triangle avec lumières. L’ovni " joue à cache-cache " avec les 7 témoins qui le poursuivent en voiture. Un des témoins est terrorisé. Vers la fin de la poursuite, l’ovni leur passe un disque (volant, bien sûr !) de Mike Brant " c’est comme ça que je t’aime " (sic) dont le son est affreusement déformé, puis il disparaît au loin alors que le volume de la musique décroît. Le lendemain matin, le témoin principal interroge la messagerie vocale de son portable qu’il avait laissé dans une autre voiture, et il entend à sa grande surprise un enregistrement de la scène de la veille, alors que le groupe discutait en écoutant la musique de Mike Brant. Cet enregistrement dure plus de 10 minutes. Il a pu être réalisé à l’aide d’un micro canon dont la portée est de plusieurs centaines de mètres, avant d’être transmis par téléphone sur la boîte vocale du témoin. Malheureusement, l’enquête ne dit pas quand le message a été reçu par le serveur vocal, ni quel était le numéro appelant, ce qui aurait peut-être permis de remonter la piste jusqu’à l’auteur de l’appel. Les enquêteurs Jean-Louis Lagneau et Johnny Destouches ont proposé une explication judicieuse à ce phénomène, alors qu’ils avaient eux-mêmes vécu ce problème entre leurs 2 téléphones portables. Ce phénomène peut en effet se produire spontanément lorsque le portable récepteur de l’appel est coupé, et que la touche " bis " du portable émetteur est enfoncée accidentellement à l’insu de son propriétaire : un appel est alors émis vers le dernier numéro appelé et l’enregistrement de la messagerie de celui-ci démarre automatiquement. S’il est vrai que ce soir-là le téléphone portable du témoin principal était bien coupé au moment des faits, la première enquête mentionne cependant qu’aucun des autres témoins n’avait de portable sur lui. S’il s’avérait ultérieurement qu’un des témoins avait en réalité un portable et que celui-ci n’était pas verrouillé, il resterait alors à confirmer que le dernier numéro appelé sur ce portable était bien celui du témoin principal. Cette explication demeure en attendant la plus plausible.

La chanson de Mike Brant a pu être diffusée à l’aide d’un haut-parleur directionnel longue portée, d’où la médiocre qualité du son. Les auteurs d’ovnis font ici preuve d’humour et ils se donnent les moyens de tourner en ridicule les témoins du phénomène OVNI : Mike Brant chante avec une voix de crooner des années 70 cette chanson d’amour qui évoque Luis Mariano. Les paroles, qui vont de " comme un dieu qui se meurt, pour l’amour d’une reine, un poignard dans le cœur " à " ma vie s’arrache de mon cœur, se brise en millions de couleurs " s’achèvent sur " j’ai mon sang dans tes veines et je suis fou de toi " et sont passablement démodées. Difficile d’y lire un message, même voilé, des extraterrestres, sauf à interpréter " j’ai mon sang dans tes veines " comme un indice de filiation entre les extraterrestres et les humains (!).

Le caractère comique de ce cas est en fait très rassurant quant aux intentions des auteurs. Il ne s’agit pas ici, comme on pourrait le craindre pour les Etats-Unis, de répandre dans la population la croyance aux extraterrestres en vue d’une manipulation massive, orchestrée par une quelconque organisation secrète ayant infiltré l'armée, mais simplement de tester un équipement de guerre psychologique, quitte à en plaisanter. Ce cas nous laisse espérer qu’un jour les témoins français du phénomène OVNI pourront en rire à la même table que ses auteurs, lorsque la supercherie aura été dévoilée. Nul doute cependant que les ufologues qui ont consacré leur vie à étudier le problème n’apprécient guère la plaisanterie. On peut néanmoins se féliciter que l’armée française soit suffisamment imprégnée des valeurs démocratiques de notre pays pour que le phénomène OVNI reste chez nous relativement innocent, mis à part quelques bavures regrettables pour lesquelles nous l’espérons (sans en être certain), les victimes ont été dédommagées. Cette innocence fait malheureusement défaut en Amérique du Sud voire aux Etats-Unis, où le phénomène OVNI est parfois agressif encore de nos jours. Cependant, alors que l’armée française est devenue une armée exclusivement professionnelle, on pourrait craindre que l’absence d’appelés dans ses rangs ne l’incite à radicaliser ses activités, étant désormais à l’abri de ces observateurs importuns.

  
                 

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