Dès la fin du mois de mai 1946, les journaux
suédois et finlandais signalaient l’apparition de mystérieux phénomènes
lumineux " observés principalement au coucher du soleil "
[LDLN N° 342 p. 16].
Sans faire une étude détaillée de ces cas, on peut donc en déduire immédiatement
que ces apparitions lumineuses profitaient majoritairement de l’effet
ECS dû à la proximité du
soleil sous l’horizon. Elles semblaient vouloir imiter d’hypothétiques
fusées soviétiques révolutionnaires (pré-debunking
ou explication programmée d’avance) mais bien sûr, " aucune
épave n’avait pu être récupérée, les engins tombant chaque fois dans des
lacs " [p. 13],
comme par un fait exprès. Même si quelques rares engins s’étaient malgré
tout " écrasés " sur la terre ferme, les débris restaient
introuvables. Pourtant, lorsqu’il semblait qu’on ait enfin trouvé quelques
bouts de métal, le secret militaire les engloutissait aussitôt, si bien
que personne ne pouvait jamais les voir.
Un rapport militaire américain, favorable
à l’hypothèse des fusées soviétiques, stipule que ces engins " sont
évidemment dotés d’un dispositif d’autodestruction " puisqu’on
ne retrouve pas de débris alors qu’ " il est incontestable
qu’il s’agit de projectiles " [p. 16].
Cependant, un des 2 signataires de ce rapport étant le capitaine
Roscoe Hillenkoetter
qui deviendra directeur de la CIA l’année suivante (et s’intéressera de
très près aux ovnis), on peut raisonnablement le suspecter d’être une
manœuvre d’intoxication. Les " projectiles " sont
en réalité des " fusées fantômes ", ce qui plaide
pour nous en faveur de l’idée que ça n’est rien d’autre que des phénomènes
lumineux produits dans le ciel. Or c’est cette même année 1946 que l’armée
de l’air américaine initie les projets Thumper et Wizard de défense contre
les missiles balistiques. Cette simulation de missiles soviétiques pouvait
ainsi encourager l’attribution de crédits plus conséquents pour ces projets.
On note qu’à la latitude de Stockholm
(Suède), qui est proche de celle d’Oslo (Norvège) ou encore d’Helsinki
(Finlande), l’effet ECS
est permanent la nuit, sur une période qui s’étendait en 1946 du 24 avril
au 19 août, ce qui cadre bien avec les dates de cette vague sur cette
région de l’Europe. Les pays scandinaves constituaient donc à cette période
de l’année une zone de test favorable à la production d’ovnis dans le
ciel. Au plus fort de la vague, la nuit du 9 au 10 juillet 1946,
250 observations furent signalées en Suède [p. 16].
Durant cette nuit qui dura un peu plus de 6 heures, le soleil ne
descendit pas en dessous de -8° 19’ et l’effet ECS
fut donc bien permanent. Il se trouve que c’est précisément ce jour-là
que " l’escadre américaine de l’Amiral Hewitt rentrait dans
la Baltique pour visiter Stockholm " [p. 20]
et on peut se demander si ce n’est pas justement cette escadre qui abritait
la source du tir des ovnis ce soir-là. Pour le reste des observations,
on note qu’elles se produisirent très souvent près des côtes, peut-être
parce que le ballon dirigeable
utilisé pour le tir était hébergé sur un navire américain croisant au
large, mais cela n’est qu’une simple hypothèse.
Le commentaire de la revue
LDLN indique que " peu à peu, les lieux d’observation semblent
se décaler nettement vers le sud " [p. 15],
jusqu’à atteindre l’Afrique du nord, comme si on assistait à une deuxième
phase de tests plus ambitieuse, après le succès de la première phase sur
la Scandinavie.
Nous avons étudié tous les cas survenus en France qui
sont mentionnés dans l’article, dès lors que le lieu, la date et l’heure
sont précisés. Le détail de ces cas est présenté en
annexe B § IV. Ces cas français ne tirent pas spécialement
parti de l’effet ECS et
l’un des ovnis n’imite pas du tout une fusée, mais plutôt une voiture
essayant de doubler celles des 2 témoins successifs. Ces quelques
cas ne sont donc pas tout à fait représentatifs de l’ensemble de la vague
de 1946.