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8. Données photométriques
La photométrie s’intéresse à la
mesure des rayonnements et donc entre autre à la luminosité de l’atmosphère
terrestre. Les informations suivantes proviennent d’une étude de
Christian Nitschelm [CN87]
qui s’appuie sur des valeurs fournies par le logiciel LOWTRAN de
l’US Air Force Geophysics Laboratory, Hanscom AFB (Massachusetts),
preuve s’il en était besoin que l’armée de l’air s’intéresse à ce
type de données [LOW].
La valeur relative de l’intensité lumineuse de
la lune IL est donnée par le tableau suivant, en fonction de son
éclairage par le soleil EL :
Rappelons que l’angle A est l’angle entre
l'axe terre/soleil et l'axe terre/lune. On voit par exemple dans
ce tableau qu’une demi-lune éclaire 15 fois moins que la pleine
lune. En effet, une demi-lune est frappée de profil et non plus
de face par les rayons du soleil, ce qui diminue énormément l'intensité
des rayons réfléchis vers la terre. De même, une lune à ~7% (lire
" environ " 7%) qui est éclairée par le soleil
par derrière, réfléchit les rayons solaires 250 fois moins
que la pleine lune.
La lumière des astres qui traverse l’atmosphère
est absorbée ou diffusée par les aérosols et les molécules qui s’y
trouvent en suspension. Les aérosols sont essentiellement des gaz
naturels et industriels (en milieu urbain) et des nuages de poussières
minérales (en région aride), de sel marin (au-dessus de l’océan),
ou de matière organique. Les molécules sont majoritairement l’oxygène
et l’azote. Une comparaison de la luminance du ciel selon la position
du soleil et de la lune est présentée dans le tableau ci-dessous.
Les valeurs sont données pour une zone tempérée, en milieu rural,
l’été, pour la longueur d’onde de l’ultraviolet (0,4 microns),
l’observateur regardant au zénith, depuis le sol ou à 10 km
d’altitude.
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Valeur
de la luminance*
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Angle
B**
|
Au
sol
|
Ratio
|
A
10 km d’altitude
|
Commentaire
|
Soleil
(jour)
|
60°
|
9,37
x 10-3
/
4,3 =
|
/
5,7 =
|
1,65
x 10-3
/
1,8 =
|
Le
ciel est 6 fois plus sombre en altitude donc mieux
vaut tirer l’ovni à partir du sol le jour. L'énergie
à mettre en œuvre pour créer un ovni diurne doit être
telle que l'ovni soit 650 000 fois plus lumineux
qu'un ovni de pleine lune pour être visible avec la
même intensité (voir ci-dessous la luminance produite
par la pleine lune à 60°).
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30°
|
2,18
x 10-3
/
24,2 =
|
/
2,3 =
|
9,38
x 10-4
/
5,0 =
|
Le
ciel est 2 fois plus sombre en altitude donc mieux
vaut tirer l’ovni à partir du sol.
|
0°
|
9,06
x 10-5
|
x
2,1 =
|
1,88
x 10-4
|
L'effet
ECS commence
à jouer avant même que le soleil ne soit couché et le
ciel est 2 fois plus clair en altitude donc mieux
vaut tirer l’ovni à partir du ciel.
|
Pleine
lune (100%)
soleil couché à moins de -18° sous l’horizon
|
60°
|
1,42
x 10-8
/
4,0 =
|
/
5,6 =
|
2,54
x 10-9
/
1,8 =
|
Le
ciel est toujours 6 fois plus sombre en altitude
donc mieux vaut tirer l’ovni à partir du sol les nuits
de pleine lune. Au niveau du sol, la pleine lune à 60°
éclaire 6 300 fois moins que le soleil à 0°
sur l'horizon.
Les
ratios lors du passage de 60° à 30° sont les mêmes que
pour le soleil. Ce sont aussi les mêmes quelle que soit
la phase de la lune.
|
30°
|
3,56
x 10-9
/
26,1 =
|
/
2,5 =
|
1,43
x 10-9
/
5,2 =
|
Le
ciel est toujours 2 fois plus sombre en altitude
donc mieux vaut tirer l’ovni à partir du sol.
Les
ratios lors du passage de 30° à 0° sont les mêmes que
pour le soleil. Ce sont aussi les mêmes quelle que soit
la phase de la lune.
|
0°
|
1,36
x 10-10
|
x
2,0 =
|
2,75
x 10-10
|
Cas
théorique uniquement, car cela suppose que le soleil
soit à l'horizon opposé, ce qui rend caduc tout effet
de contraste par la lune. Au fur et à mesure que le
soleil descend sous l'horizon cependant, son influence
sur la luminosité du ciel diminue au point de se rapprocher
de celle de la pleine lune. Pendant un court laps de
temps, il peut être intéressant de cumuler l'effet d'une
lune claire sous l’horizon et celui d'un soleil bas
sous l'horizon.
|
Demi-lune
(50%)
soleil couché à moins de -18° sous l’horizon
|
60°
|
9,26
x 10-10
/
4,0 =
|
/
5,5 =
|
1,68
x 10-10
/
1,7 =
|
Le
ciel est toujours 6 fois plus sombre en altitude.
La demi-lune est 15 fois moins claire que la pleine
lune car elle est frappée de profil et non plus de face
par les rayons du soleil.
|
30°
|
2,34
x 10-10
/ 25,4 =
|
/
2,4 =
|
9,69
x 10-11
/ 5,3 =
|
Le
ciel est toujours 2 fois plus sombre en altitude.
|
0°
|
9,22
x 10-12
|
x
2,0 =
|
1,81
x 10-11
|
L'effet
ECL commence
à jouer avant même que la lune ne soit couchée et le
ciel est 2 fois plus clair en altitude donc mieux
vaut tirer l’ovni à partir du ciel.
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Nuit
noire
soleil couché à moins de -18° sous l’horizon
|
|
10-37
|
|
|
La
luminosité de fond de ciel est totalement négligeable
pour l'ultraviolet. La valeur maximale, qui est atteinte
pour la couleur rouge, est de 10-31 ce qui
est toujours aussi négligeable.
|
*La luminance est
exprimée en Watts/cm2.ster.microns.
**L’angle B est la hauteur de
l’astre sur l’horizon.
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|
|
Malgré le choix de ces paramètres particuliers,
les ratios entre les valeurs restent valables quand le contexte
varie. La couleur bleu (0,47 microns) qui traverse le mieux
l’atmosphère au zénith (ce qui donne sa couleur au ciel), irradie
la terre à 36% de plus que l’ultraviolet. Le rouge (0,75 microns)
irradie légèrement moins que l’ultraviolet. Avec un soleil (ou une
lune) bas sur l’horizon, le phénomène s’inverse et c’est le rouge
qui irradie le plus, d’où la couleur du soleil couchant. L’étude
de l’ultraviolet (0,4 microns) peut donc être extrapolée à
la lumière visible par approximation.
On observe que la lune a une influence négligeable
le jour par rapport au soleil. De même, les étoiles ont une influence
négligeable la nuit par rapport à la lune.
Au sol, la luminance est plus forte qu’en altitude
car les rayons incidents de la lune ou du soleil hauts dans le ciel
sont réfléchis par la terre vers l’atmosphère proche. En revanche,
lorsque la lune ou le soleil sont bas sur l’horizon, la réflexion
terrestre est très faible et l’astre éclaire la haute atmosphère
par en dessous. Celle-ci est alors plus claire à la verticale de
l’observateur. Cela nous indique que l’effet ECS
ou ECL peuvent en
fait être déjà présents avant même que l’astre ne soit passé sous
l’horizon. Par interpolation linéaire entre les valeurs d’éclairement
à 0° et à 30°, nous avons estimé que l’équilibre entre la luminosité
au sol et la luminosité à 10 km d’altitude est atteint autour
de ~2° au-dessus de l’horizon. C’est donc en dessous de cette valeur
que l’effet ECS ou
ECL débuterait
véritablement, et ce indépendamment de toute intervention du relief.
En corollaire, nous serions tentés de croire que lorsque le soleil
ou la lune sont précisément à 2° sur l’horizon, l’éclairement du
ciel est alors homogène et l’absence de tout contraste devrait donc
interdire la production d’un ovni. Mais ce serait oublier l’influence
possible du relief ou d’autres sources d’éclairement. En outre,
si un effet de contraste est souhaitable pour la production d’un
ovni, il n’est pas toujours indispensable.
Nous avons complété l’étude [CN87]
par des mesures effectuées à l’aide d’une cellule photoélectrique
de photographe en vue de mesurer la diminution de l’éclairement
lors du coucher du soleil. L’échelle d’éclairement de la cellule
est telle que celui-ci double à chaque graduation. La cellule photoélectrique
utilisée indique la valeur 1 pour 0,17 lux (0,17 x 20)
jusqu’à 24 pour 1,4 millions de lux (0,17 x 223).
Les mesures ont été effectuées en hiver, en milieu rural, au centre
de la France, en direction du zénith, à partir du sol. Les valeurs
mesurées sont les suivantes :
Angle B |
Éclairement |
Commentaire |
2,97° |
17,4 |
|
1,93° |
16,7 |
|
0,90° |
16,1 |
|
0,02° |
15,3 |
9,06 x 10-5 Watts/cm2.ster.microns
|
-1,05° |
14,3 |
|
-1,97° |
13,6 |
|
-3,05° |
12,3 |
|
-3,98° |
11,3 |
|
-4,92° |
9 |
|
-6,03° |
7 |
|
-6,98° |
5,3 |
|
-7,95° |
3,3 |
Apparition des étoiles |
-8,93° |
2,2 |
|
-9,90° |
1,6 |
|
-10,88° |
1,3 |
|
-11,88° |
1 |
|
-13,88° |
0,5 |
Changement de luminosité discernable à l’œil
mais pas par la cellule : valeur estimée |
-15,90° |
0 |
Changement de luminosité non discernable
à l’œil ni par la cellule : valeur estimée |
-18,00° |
-0,5 |
valeur estimée |
Ces valeurs sont présentées à titre indicatif et
leur imprécision n’est malheureusement pas négligeable du fait d’une
certaine précarité des conditions de mesures. La courbe correspondante
est la suivante (fig. 8-a) :
|
Fig. 8-a
|
Comme on pouvait s’y attendre, la
pente maximale de la courbe survient entre -4° et -8° sous l’horizon,
lorsque l’éclairement chute brutalement. La valeur de l’éclairement
est alors divisée par 4 chaque fois que le soleil descend d’un degré,
toutes les 6 à 7 minutes. En établissant sous toute réserve
la correspondance entre nos mesures et celles de l’étude
[CN87] lorsque le soleil est
à 0° sur l’horizon, on constate que la lune sous l’horizon ne peut
rivaliser avec la luminosité du soleil couchant :
Au sol
|
Éclairement
|
Luminance
(Watts/cm2.ster.microns)
|
Soleil à 0°
|
15,3
|
9,06 x 10-5
|
Ratio
|
/ 219,3
|
/ 660 000
|
Pleine lune à 0°
|
-4 estimé
(15,3-19,3)
|
1,36 x 10-10
|
La valeur d’éclairement de -4 (estimée par correspondance)
n’est en effet pas atteinte avant que le soleil ait dépassé -18°
sous l’horizon.
Toujours par correspondance et sous toute réserve,
on constate qu’une pleine lune à 30° vient perturber l’effet ECS
lorsque le soleil dépasse -13° sous l’horizon :
Au sol
|
Éclairement
|
Luminance
(Watts/cm2.ster.microns)
|
Soleil à 0°
|
15,3
|
9,06 x 10-5
|
Ratio
|
/ 214,6
|
/ 25 000
|
Pleine lune à 30°
|
0,7 estimé
(15,3-14,6)
|
3,56 x 10-9
|
En effet, la lune double alors au sol l’éclairement
du cône d’ombre généré par le soleil, ce qui tend à estomper l’effet
de contraste ECS.
De même, une pleine lune à 60° vient perturber
l’effet ECS lorsque
le soleil dépasse -8,5° sous l’horizon :
Au sol
|
Éclairement
|
Luminance
(Watts/cm2.ster.microns)
|
Soleil à 0°
|
15,3
|
9,06 x 10-5
|
Ratio
|
/ 212,6
|
/ 6 300
|
Pleine lune à 60°
|
2,7 estimé
(15,3-12,6)
|
1,42 x 10-8
|
Malgré les résultats approximatifs de ce complément
d’étude, l’examen des cas d’ovnis où les effets ECS
et ECL semblent se
conjuguer nous incite à penser que la luminosité lunaire intervient
dès que le soleil atteint -8° sous l’horizon, sans que nous puissions
expliquer comment. Il est possible qu’un élément que nous n’avons
pas identifié vienne parfois rétablir l’équilibre entre la luminosité
du soleil et celle de la lune sous l’horizon, d’un facteur ~160
(27,3 = 23,3-(-4)) puisque c’est le ratio
entre l’éclairement (3,3) dû au soleil à -8° et l’éclairement
(-4 estimé) dû à la pleine lune à 0°. Christian Nitschelm
nous a rappelé à ce propos le fait que son étude porte sur le rayonnement
UV et que la lune réfléchit un peu moins de 2 fois plus la
lumière visible que l’ultraviolet. Mais a contrario, il faut aussi
se souvenir que l’intensité lumineuse de la lune est déjà divisée
par 2 dès que celle-ci n’est plus éclairée par le soleil qu’à ~94%
(voir IL et EL dans le tableau
ci-dessus). Quoi qu’il en soit, c’est l’angle du soleil de -8° sous
l’horizon que nous utiliserons pour l’étude statistique (voir paragraphe
suivant) puisque nous pouvons choisir librement les angles retenus
pour les calculs de probabilité. Nous notons incidemment que les
effets ECS et ECL
semblent surtout se conjuguer en août, voire en juillet (hormis
la vague exceptionnelle du
5 novembre 1990), mais peut-être est-ce simplement dû à
l’allongement naturel de la durée de l’effet ECS
à cette période de l’année (mais alors, c’est plutôt la deuxième
quinzaine de juin qui devrait être favorisée…).
Ce complément d’étude nous a aussi permis de noter
que, contre toute attente, un ciel diurne couvert de nuages blancs
ou gris clair est 2 à 4 fois plus lumineux au zénith, sans doute
du fait de la diffusion et de la réflexion vers le sol de la lumière
solaire par la couche nuageuse. Il est clair cependant que si cette
couche de nuages est très épaisse, elle finit par diminuer la pénétration
des rayons solaires et donc l’éclairement au sol. Cet accroissement
de l’éclairement sous un ciel couvert peut aussi s’observer dans
une moindre mesure au début de l’effet ECS,
jusqu’à ce que le soleil atteigne -4° sous l’horizon (estimé).
Enfin, en mesurant l’éclairement du ciel parisien
par nuit totalement noire NTN
dans un endroit non éclairé, nous avons obtenu la valeur de 2,2
(hiver, visée au zénith, à partir du sol). L’éclairage urbain produit
donc à Paris au sol un éclairement à peu près équivalent à celui
produit par le soleil à -9° sous l’horizon (ce qui perturbe alors
l’effet ECS), ou par
la pleine lune à 60° sur l’horizon (auquel cas l’éclairement au
sol est alors doublé – voir ci-dessus).
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