L’idée consiste à examiner la phase de la lune et sa hauteur sur l’horizon ainsi que celle du soleil au moment précis et au lieu dit où se produit un phénomène OVNI en vue de mettre au jour une éventuelle supercherie reposant sur un stratagème lumineux.
Lorsque la lune est claire et se trouve précisément
sous l'horizon du point où est observé un phénomène OVNI
lumineux, elle produit un cône de nuit noire de hauteur h à la
verticale de ce point O (voir fig. 6-a). Le phénomène lumineux,
s’il est produit dans ce cône d’ombre, bénéficiera donc d’un plus
fort contraste et pourra de ce fait être produit avec moins d’énergie.
Si l’on suppose ici que ce phénomène lumineux est tiré d’une plate-forme
aérienne telle qu’un ballon
dirigeable par exemple, le rayon produit sera, lui, dans la
zone de nuit claire et pourra de ce fait être dissimulé par la
clarté. On parlera ici d’effet de contraste dû à la lune ECL.
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La hauteur h du cône de nuit noire au point O de localisation de l’ovni peut être calculée en fonction de l'angle B parcouru par la lune sous l'horizon et du rayon R de la terre (6350 km) : h = (R/Cos (B-0,25°))-R avec R = 6350 km Ce qui donne les valeurs suivantes (pour B en dessous de l'horizon) :
Jusqu'à -4° sous l'horizon, la hauteur >h du tir est encore raisonnable (>13,62 km). On pourra donc parler d’effet de contraste ECL si l'astre se trouve de 0° à -4° sous l'horizon, mais pas au-delà. Si la lune est au-dessus de l’horizon, l’effet de contraste ECL pourra malgré tout être présent jusqu’à +2° car c’est pour cette valeur que l’éclairage au sol devient plus lumineux que l’éclairage en altitude, ce qui met fin à l’effet ECL. Afin de démontrer que l’effet de contraste dû à la lune ECL est exploité par les auteurs d’ovnis, il nous faudra comparer le pourcentage de fois où il apparaît à sa probabilité naturelle d’apparition. Pour évaluer la probabilité naturelle de l’effet de contraste ECL au moment du phénomène lumineux observé, on peut extrapoler la valeur de l’angle B à partir du temps t de lever et de coucher de la lune. On considère que la lune se déplace en moyenne verticalement de 1° en 7 minutes aux abords de l’horizon terrestre. En une période de 24 heures, la lune croisera 2 fois l'horizon de façon pseudoaléatoire. Pour le calcul de la probabilité, on retient comme pouvant produire un effet de contraste ECL la plage de 42 minutes telle que : -28 min ≤ t - t’ ≤ +14 min Probabilité naturelle de ECL : 42 min x 2 = 84 min sur 24 heures soit environ 1/17 ou 5,8%. La probabilité naturelle de l’effet de contraste ECL est donc approximativement de 1/17 ou 5,8%. Nous avons pu vérifier le calcul de cette probabilité par sondage.
Comme la lune, le soleil produit un cône d’ombre
lorsqu’il passe sous l’horizon de l’observateur (voir fig. 7-a).
Cet effet est cependant beaucoup moins tranché que pour la lune,
car la puissance de la luminosité du soleil entraîne la diffraction
et la diffusion graduelle de sa lumière vers le sol. C’est pourquoi
ce n’est que lorsque le soleil est à -18° sous l’horizon que se
produit le " crépuscule astronomique " tel
que la lumière du soleil soit définitivement masquée à l’observateur.
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Si le soleil se trouve sous l’horizon au moment du phénomène OVNI, on parlera alors d’effet de contraste dû au soleil ECS. On considère que la durée moyenne de la nuit en France est de ~12 heures, passant par un minima de ~8 heures en été et un maxima de ~16 heures en hiver. Pour le calcul de la probabilité de ECS nocturne, on retient comme pouvant produire un effet de contraste ECS la plage de 126 minutes telle que : -126 min ≤ t - t' ≤
+0 min Probabilité naturelle de ECS nocturne : 126 min x 2 = 252 min sur 12 heures soit environ 1/3 ou 35%. Notons comme cas extrême que lors de la deuxième quinzaine de juin, lorsque l’angle B reste supérieur à -18° toute la nuit dans le nord de la France, la probabilité naturelle d’ECS est alors de 100% cette nuit-là. La probabilité naturelle de l’effet de contraste ECS nocturne est donc approximativement de 1/3 ou 35%. Nous avons pu vérifier le calcul de cette probabilité par sondage. NB : suite à un réexamen plus approfondi, ce résultat est discuté en annexe E § 3.
Il peut être intéressant de calculer la probabilité que les deux effets ECL et ECS décrits ci-dessus se conjuguent la nuit, cumulant leur effet de contraste (voir fig. 9-a). Rappelons qu’au fur et à mesure que le soleil descend sous l'horizon, son influence sur la luminosité du ciel diminue au point de se rapprocher de celle de la pleine lune. Nous avons retenu l’angle du soleil de -8° sous l’horizon pour le calcul statistique bien que l’équilibre entre la luminosité du soleil et celle de la lune sous l’horizon semble se produire pour un soleil bien plus bas. On parlera d’effet de contraste double EC2 lorsque
l'effet ECL et l’effet ECS sont présents simultanément et que
la lune est à l’opposé du soleil par rapport à la terre (1 chance
sur 2), étant suffisamment éclairée pour permettre un effet
ECL efficace.
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On retient comme pouvant produire un effet de contraste ECS cumulable avec un effet ECL la plage de 70 minutes telle que : -126 min ≤ t - t' ≤
-56 min Probabilité naturelle de ECS cumulable : 70 min x 2 = 140 min sur 12 heures soit environ 1/5 ou 19,4%. Probabilité naturelle de EC2 : 1/17 x 1/5 x ½ = 1/170 soit environ 0,6%. La probabilité naturelle de l’effet de contraste EC2 nocturne est donc approximativement de 1/170 ou 0,6%. NB : suite à un réexamen plus approfondi, ce résultat est discuté en annexe E § 3.
Les cas d’ovnis ont été sélectionnés à partir de diverses sources qui sont mentionnées pour chaque groupe de cas étudiés. Tous les cas cités par la source ont été examinés afin de ne pas biaiser l’étude. Nous avons étudié les lots de cas qui composent toutes les vagues d’ovnis françaises présentées dans la revue " Lumières dans la nuit " du N° 295 au N° 350, couvrant la période de janvier 1989 à décembre 1998, afin d’essayer d’établir si une logique se cache derrière chacune d’elles. Ces cas ne sont normalement rapportés que si aucune explication n’a pu leur être trouvée et ils sont à peu près deux fois sur trois à témoins multiples.
Pour l’analyse statistique, les cas nocturnes étudiés sont répartis en 2 catégories principales selon que le ciel est dégagé ou couvert. Le résultat des calculs est présenté ci-dessous :
Les résultats obtenus, avant même de comptabiliser la grande vague du 5 novembre 1990 qui est très favorable à notre hypothèse, sont significatifs et bien différents des valeurs naturelles que l’on aurait dû trouver. On obtient 10,2% d’effets ECL contre 5,8% (1,75 fois plus que la valeur naturelle), 42,5% d’effets ECS contre 35% (7,5 points de plus que la valeur naturelle) et 3% d’effets EC2 contre 0,6% (5 fois plus que la valeur naturelle). En ce qui concerne les cas nocturnes à ciel couvert, on obtient 0% d’effets ECL contre 5,8%, et 31,3% d’effets ECS contre 35% (3,7 points de moins que la valeur naturelle), ce qui pourrait s’expliquer par l’inutilité de ces effets dans ce contexte. Les apparitions nocturnes d’ovnis semblent donc profiter plus souvent (11,2 points d’écart) de l’effet ECS lorsque le ciel n’est pas couvert, ce qui semble symptomatique du stratagème utilisé pour leur production, sauf à prouver qu’il existe un phénomène météorologique tel que le ciel se couvre plus facilement lorsque le soleil dépasse -18° sous l’horizon. Les résultats les plus frappants restent ceux liés au mouvement de la lune puisque celui-ci est pseudo aléatoire et indépendant des activités humaines à quelques rares exceptions près. Il aurait normalement fallu étudier 1 360 cas (8 x 170) et non 266 pour rencontrer 8 effets EC2. Ce dernier résultat est le plus remarquable. Nous pouvons évaluer la valeur statistique des pourcentages trouvés de la façon suivante :
Rétrospectivement, nous avons réexaminé les 8 cas avec effet EC2 pour découvrir qu’ils étaient tous à témoins multiples. Nous avons aussi réexaminé les 27 cas avec effet ECL pour constater qu’ils étaient à ~80% à témoins multiples. C’est ainsi que, très grossièrement, si nous n’avions retenu pour ces statistiques que les cas à témoins multiples, soit approximativement 2 cas sur 3, en arguant par exemple de leur meilleure fiabilité, nous aurions obtenu 8 EC2 sur 177 cas soit 4,5% (au lieu de 3%) et 21 ECL sur 177 cas soit 11,9% (au lieu de 10,2%) ce qui aurait donc amélioré nos résultats. Lorsque l’on intègre la grande vague du 5 novembre 1990 au calcul, la distorsion entre probabilité naturelle et résultats obtenus s’accentue radicalement. On obtient 21,1% d’effets ECL contre 5,8%, 50% d’effets ECS contre 35% et 13,5% d’effets EC2 contre 0,6%. Ces résultats suggèrent que la lune et sans doute aussi le soleil se trouvent bien dans une configuration particulière lors de l’apparition des phénomènes OVNI lumineux. On pourra objecter que, si la corrélation que nous avons recherchée est bien avérée, on peut encore s’interroger sur sa signification réelle. S’il ne s’agit pas de la mise en œuvre d’un stratagème visant à la production de leurres lumineux, alors il faudra trouver une autre explication au fait suivant :
Nous pensons sincèrement qu’il sera difficile de trouver une explication autre que celle de l’usage d’un stratagème lumineux, car cette anomalie est vraiment très typée, et elle est symptomatique du fait que la luminosité du soleil et de la lune se complèteraient judicieusement dans cette configuration (voir l'analyse photométrique). Nous avons aussi examiné l’éclairage de la lune lorsqu’un effet ECL est présent. Cet éclairage devrait normalement être aléatoire et avoir donc une valeur moyenne de 50%. Mais l’efficacité de l’effet ECL n’est garantie que si la lune est plutôt lumineuse, ce qui justifie que nous ayons trouvé un éclairage moyen de 75,2% (contre 50%), qui atteint même 85,8% lorsqu’on intègre la vague du 5 novembre 1990 dans le calcul. Ce résultat est lui aussi symptomatique du stratagème utilisé. Nous pouvons tenter d’en évaluer la valeur statistique en regroupant les 27 cas d’ECL retenus selon les 4 tranches d'éclairage de la lune pour lesquelles nous avons calculé la probabilité naturelle. On obtient le tableau suivant :
Le déséquilibre est déjà flagrant dans le tableau ci-dessus, mais sa valeur peut être calculée comme suit :
NB : un correctif a été apporté ultérieurement à ces résultats en annexe E § 2 et § 3. Les lecteurs qui sont parvenus jusqu'ici
et qui ont tout compris
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